Les chercheurs de l'INSERM ont découvert de nouvelles propriétés à l'antidote de l'héparine. En se fixant sur l'apeline, qui déclenche la formation de vaisseaux sanguins, la protamine bloque son activité et empêche la tumeur de se développer.
L'unité 1 048 de l'INSERM, à l'Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (université Paul Sabatier) de Toulouse, a d'abord découvert que l'apeline, une molécule présente dans de nombreux tissus de l'organisme, intervient dans la régulation de la pression artérielle et déclenche la formation de vaisseaux sanguins. « Nous avons mis en évidence une surexpression de l'apeline et de son récepteur dans les cellules tumorales. Cela leur permet de se multiplier tout en attirant les vaisseaux sanguins et donc des nutriments qui favorisent la croissance tumorale », explique Bernard Masri, l'un des chercheurs de l'équipe toulousaine.
À la recherche d'antagonistes de l'apeline, l'équipe a criblé une banque de 50 000 molécules et est tombée sur la protamine, l'antidote de l'héparine, avec étonnement. Avec cette nouvelle propriété, la protamine est un bon candidat médicament pour lutter contre le développement tumoral, la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) ou la rétinopathie diabétique. Les chercheurs soulignent que cette propriété expliquerait l'un des effets secondaires de la protamine, l'hypertension artérielle pulmonaire, effet qui pourrait donc être contrebalancé au besoin par l'administration de l'apeline. Ils vont vérifier son action lors d'études sur la souris. Ces découvertes ont été publiées dans « Federation of Americans Societies for Experimental Biology Journal » (FASEB Journal).
La protamine est une protéine issue du sperme de saumon, utilisée depuis la fin des années 1960 pour neutraliser l'effet anticoagulant de l'héparine, notamment pour limiter les risques d'hémorragie en chirurgie cardiaque. Découverte il y a plus d’un siècle, la protamine a d'abord été utilisée pour retarder l’absorption de l’insuline administrée par voie sous-cutanéée et en prolonger l’action (voir notre article « abonné »).
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