1•Action sur l’ovulation.
Les contraceptifs hormonaux provoquent une inhibition de l’ovulation par effet antigonadotrope, c’est-à-dire la suppression du pic de LH et FSH. Un épaississement de la glaire cervicale et une atrophie de l’endomètre sont également observés. Les contraceptifs hormonaux oraux regroupent les pilules microprogestatives et les pilules estroprogestatives (ou pilules combinées). Ils constituent la méthode de contraception la plus utilisée en France, malgré un recul au cours des trois dernières années au profit des autres méthodes non hormonales (résultats de l’étude Fécond, 2014). Les pilules combinées sont définies par leur composition quantitative d’estrogène et de progestatif dans chaque comprimé. On distingue les pilules monophasiques (dosage fixe), les biphasiques (2 paliers de dosage) et les triphasiques (3 paliers de dosage). Les pilules contenant 50 µg d’éthinylestradiol sont dites normodosées. Les minidosées présentent un dosage en éthinylestradiol compris entre 15 et 35 µg. Les pilules estroprogestatives sont considérées comme des méthodes très efficaces, avec un indice de Pearl estimé à 0,3. Cependant, cette efficacité théorique doit être nuancée par l’efficacité pratique (utilisation dans la vie courante) estimée à 8, principalement en raison des oublis (source Ameli). Les pilules contenant un progestatif seul sont utilisées préférentiellement en post-partum et pendant l’allaitement.
Les contraceptifs hormonaux peuvent se présenter sous d’autres formes pharmaceutiques, en implants ou en patchs (cf. autre article dédié dans ce dossier). Les formes injectables contiennent un progestatif (médroxyprogestérone) administré par voie intramusculaire tous les 3 mois. Leur utilisation est réservée en seconde ligne, lorsque les autres méthodes ne peuvent pas être utilisées. Cette alternative n’est pas recommandée chez les adolescentes, les jeunes adultes et les femmes à risque d’ostéoporose.
L’anneau vaginal est un contraceptif estroprogestatif. Il se présente sous forme d’un anneau flexible placé dans le vagin pendant 3 semaines. Il ne doit pas être utilisé plus de 4 mois après la délivrance.
2 • Action sur l’implantation.
La contraception intra-utérine permet d’empêcher l’implantation de l’œuf. Elle consiste à placer dans l’utérus un dispositif intra-utérin (DIU) pendant 3 à 5 ans (10 ans pour certains). Ces dispositifs sont petits (3 cm environ) et présentent une structure plastique (polyéthylène) en T. Deux tailles sont généralement disponibles, short (pour les femmes nullipares) et standard. On distingue les DIU au cuivre, qui provoquent l’inactivation des spermatozoïdes, et les DIU hormonaux, qui délivrent un progestatif (lévonorgestrel). Ces derniers sont indiqués en deuxième intention, après les stérilets au cuivre (source HAS). Le DIU au cuivre peut également être proposé comme contraception d’urgence.
3 • Action sur la fécondation.
Les autres méthodes de contraception disponibles visent à empêcher la fécondation de l’ovule par le spermatozoïde. Cette contraception repose sur l’utilisation de préservatifs (masculin et féminin), l’application d’un spermicide (chlorure de benzalkonium ou de miristalkonium) à appliquer avant le rapport, ou l’utilisation d’une cape cervicale ou d’un diaphragme. Les spermicides et la cape cervicale/diaphragme sont généralement associés pour optimiser leur efficacité. Cependant, la cape et le diaphragme sont de moins en moins utilisés en raison de leur efficacité moindre. Ces dispositifs doivent être gardés pendant 6 à 8 heures après le rapport.
Les préservatifs sont les seuls dispositifs de contraception permettant de protéger contre les infections sexuellement transmissibles. Pour rappel, le préservatif masculin ne doit pas être utilisé avec des lubrifiants huileux (vaseline) qui rendent le latex poreux. Le préservatif féminin est une gaine en polyuréthane à usage unique. Il peut être placé dans le vagin plusieurs heures avant le rapport.
Outre ces méthodes physiques, les méthodes naturelles comme le retrait ou l’abstinence périodique (méthode des températures, billings) ont la préférence de certaines patientes. Elles sont peu fiables.
4 • La stérilisation.
La stérilisation repose sur la vasectomie chez l’homme, et la ligature des trompes chez la femme. Ces solutions contraceptives sont très encadrées réglementairement, étant donné leur caractère irréversible. Un délai de prescription de quatre mois et une confirmation écrite du patient sont exigés. Chez l’homme, la vasectomie consiste à couper ou obturer les canaux déférents, provoquant une azoospermie au bout de trois mois. Chez la femme, il existe plusieurs méthodes d’intervention. L’insertion d’un dispositif intratubaire dans la trompe est réalisée par hystéroscopie. La fibrose consécutive à la mise en place de cet implant provoque l’obturation des trompes. Cette méthode est efficace après un délai de trois mois. En revanche, l’occlusion des trompes obtenue par ligature, par électrocoagulation, par pincement avec anneau ou clip, présente une efficacité immédiate.
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