L’association ADOP a vu le jour en Rhône-Alpes en janvier 2016, afin de proposer une écoute téléphonique 24 heures/24 aux pharmaciens rencontrant des difficultés dans leur exercice professionnel. Au bout du fil, les bénévoles qui répondent sont tous des pharmaciens ayant reçu une formation à l’écoute avec des psychologues et des psychiatres. Si nécessaire, ils peuvent réorienter le pharmacien en détresse vers un professionnel ressource pouvant apporter aide et conseils : psychologues, psychiatres, addictologues, comptables, avocats ou juristes, etc.
« En trois ans, nous avons reçu 170 appels, comptabilise Hugues Videlier, président d’ADOP. Sur ces 170, nous avons réorienté 40 confrères vers des professionnels ressources. Pour le reste, une simple écoute a suffi. La plupart du temps, nous avons mis en contact les appelants avec un juriste. Les pharmaciens téléphonent pour des problèmes d’association, de statuts, etc. Nous avons aussi réorienté vers des comptables ou vers des psychothérapeutes. Beaucoup d’appels concernent des épuisements professionnels et des manques de repères pour l’avenir. Ce sont des pharmaciens qui s’épuisent à travailler sans avoir une garantie pour le futur. Cela commence par un épuisement physique et se poursuit par un épuisement moral. » Parmi les appels reçus, les trois quarts viennent de titulaires. Certains conjoints contactent aussi ADOP pour faire part de leurs inquiétudes. Enfin, les appels restants proviennent d’adjoints, souvent pour des problèmes de rapports tendus ou de conflits employeurs-employés.
L'effet Gilets jaunes
« Par ailleurs, lors des week-ends d’action des Gilets jaunes, certaines pharmacies sont devenues inaccessibles. Elles ne savaient pas qui contacter, les agences régionales de santé ne répondaient pas, donc elles ont appelé ADOP, même si ce n’étaient pas des pharmacies de Rhône-Alpes ; cela montre que l’association doit devenir nationale », souligne Hugues Videlier. Pour lui, « le nombre d’appels prouve la nécessité d’un numéro dédié pour les pharmaciens, tenu par des pharmaciens. Cette belle confraternité est de plus en plus indispensable, car nous sommes en pleine évolution de la profession, où certains se sentent bousculés. Avant de perdre pied, si ADOP peut les aider, c’est une bonne chose ».
Désormais soutenue par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), l’association est en train de changer de statuts afin de pouvoir se déployer au niveau national. « ADOP va changer de gouvernance. Nos statuts prévoyaient une présidence unique, mais trois personnes se sont proposées pour reprendre la gouvernance. Elles se réuniront pour faire avancer le projet dans toutes les régions de France. Il faut désormais passer à la vitesse supérieure », souligne Hugues Videlier.
Numéro d’ADOP : 0800 73 69 59.
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