AVEC D’AUTRES chercheurs, du CNRS et de l’université Joseph-Fourier à Grenoble, et en collaboration avec des cliniciens de Strasbourg, l’équipe INSERM de Chantal Delon-Martin (unité 836 institut des neurosciences, neuro-imagerie fonctionnelle, Grenoble) a analysé les données de 17 patients en coma aigu, dans les 3 à 18 jours qui ont suivi leur admission à l’hôpital, non traumatisés crâniens et respirant de façon autonome par rapport à celles de 20 sujets volontaires sains.
Les sujets ont tous été soumis à une IRM fonctionnelle sans tâche, de repos, qui n’utilise aucun produit de contraste, mais compare les concentrations en désoxyhémoglobine et en hémoglobine afin d’identifier les régions cérébrales activées. Le cerveau est « découpé » en 417 régions cérébrales, corrélées deux à deux, permettant de déterminer une évolution globale du signal.
La délocalisation des « hubs ».
Ainsi, les chercheurs ont pu montrer que, chez les 17 patients cérébrolésés, la connectivité cérébrale globale est conservée. En analysant cette connectivité au niveau local, ils observent que certaines régions cérébrales fortement connectées (appelées « hubs ») chez les volontaires sains sont plus faiblement connectées chez les patients dans le coma. Et, inversement, des régions moins densément connectées chez des sujets sains deviennent des « hubs » chez les patients dans le coma. Il semble donc que le coma puisse être lié à des changements dans la localisation des « hubs » parmi les réseaux cérébraux.
« C’est le cas du gyrus cingulaire qui devient un nœud du réseau chez les sujets dans le coma. En fait, illustre Chantal Delon-Martin, les nœuds sont comme des aéroports d’envergure internationale, qui ont de multiples connexions et beaucoup d’échanges. »
Les conséquences.
« Cela pourrait être une aide au diagnostic », souligne Chantal Delon-Martin, qui insiste très soigneusement sur le conditionnel, « entre le coma végétatif et le coma à conscience minimale ». En 2009, une étude décelait 44 % d’erreurs diagnostiques entre ces deux états. L’évolution d’un coma aigu est le décès, le réveil, le coma végétatif ou le coma à conscience minimale.
« Lors de ce travail, nous mesurons une pente qui quantifie la réorganisation cérébrale ; chez les 2 patients sur 17 qui se sont réveillés, cette pente était proche de celle des sujets contrôles. »
Ces travaux pourraient permettre de construire un indice pour l’évolution du coma. « Que seul un suivi longitudinal pourra valider », conclut la chercheuse.
26 novembre 2012
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