« LES PREMIERS cas suspects ont été signalés le 3 janvier. Des élèves se plaignaient de violentes démangeaisons. Sans certitude absolue, nous avons préféré les inviter à rentrer chez eux et à consulter leur médecin », explique le principal du collège Calypso de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire). Le coupable suspecté n’est autre que Sarcoptes scabiei, encore appelé sarcopte de la gale. Le même parasite s’était déjà invité quelques semaines plus tôt dans une maison de retraite d’Avesnes-les-Aubert, dans le Nord, et avait infesté une bonne part de ses pensionnaires. Vous pensiez la gale disparue, passée aux oubliettes de notre histoire sanitaire, voilà de quoi vous convaincre du contraire. Car, bien loin d’être éteinte, cette parasitose semble aujourd’hui en pleine recrudescence. Un récent rapport de l’Institut national de veille sanitaire (Invs) fait en effet état d’une augmentation significative des cas en France entre 2008 et 2010, confirmée par un recours plus important aux produits scabicides durant la même période.
La maladie, contrairement à l’idée reçue, n’est pas synonyme de mauvaise hygiène. Autre préjugé à battre en brèche, la gale n’est « réservée », ni aux vieillards, ni aux clochards. Plus étonnant encore, les experts rappellent qu’elle doit être considérée comme une infection sexuellement transmissible (IST) puisqu’essentiellement contractée à l’occasion de contacts prolongés de peau à peau. Problème, bien que sa symptomatologie soit relativement évocatrice - petites lignes sinueuses plus ou moins sombres - le diagnostic de la gale bute sur le manque d’expérience des médecins peu familiarisés avec la maladie. Un dernier conseil : si le petit acarien vous gratifie un jour de sa présence, ne vous précipitez pas sous la douche pour vous savonner, cela ne sera d’aucun effet. Quant à un bon bain chaud, il rendra vos démangeaisons quasiment insupportables. Les seuls remèdes véritablement efficaces sont sur vos rayons. Ils se nomment benzoate de benzyle, ivermectine et esdépalléthrine.
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Françoise Amouroux
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