LA SITUATION est on ne peut plus classique, simple, banale. Un individu arrive devant la porte palière d’un ascenseur. Il va appuyer sur le bouton d’appel. Quelle main va-t-il choisir ? La droite s’il est droitier, la gauche s’il est gaucher, pense-t-on spontanément. Mais les voies du cerveau sont bien plus impénétrables qu’il n’y paraît. Le choix, expliquent Flavio T.P. Oliveira (Berkeley, Californie) et coll., dépend des expériences passées, de la position des mains, à ce moment précis, et de celle du bouton d’appel. Ils y ajoutent, et c’est là la conclusion de leur étude parue dans les « Proceedings » de l’Académie des sciences américaine, que la commande finale émane du cortex pariétal postérieur.
Deux acquis antérieurs ont guidé ce travail international (États-Unis, Royaume-Uni, Belgique). Tout d’abord le choix de la main ne se fait pas sans activer diverses structures concurrentes. Ensuite, certaines pathologies suggèrent le rôle du cortex pariétal postérieur dans cette prise de décision. Cette aire est associée à la planification des mouvements et gère les relations dans l’espace.
Donc, pour confirmer l’implication de la structure cérébrale, les chercheurs ont imaginé des tests révélateurs fondés sur un contact unimanuel, chez des droitiers. Il s’agissait, au cours d’épreuves variées, de toucher le plus vite possible, d’une seule main, une cible visuelle apparaissant, au hasard, en différents endroits d’une surface semi-circulaire. Dans une première série de tests, la main à utiliser était prédéterminée, puis au libre choix du participant. Dans la seconde, en focalisant les cibles au centre ou plus latéralement, les chercheurs ont fait réaliser des épreuves à incertitude minimale ou maximale de position de la cible.
Stimulation magnétique transcrânienne.
Une fois les résultats des tests acquis, F. Oliveira et coll. ont agi sur le cortex pariétal postérieur au moment des épreuves de choix de la main. Ils ont eu recours à la stimulation magnétique transcrânienne. Un fait était connu, l’activité cérébrale locale est en général plus forte dans l’hémisphère controlatéral à la main choisie. Une seule impulsion magnétique sur le cortex pariétal postérieur gauche suffit à modifier les compétitions au niveau cérébral, ce qui a induit un choix plus marqué de la main homolatérale (donc gauche, chez ces droitiers). Mais une impulsion identique au niveau de la même aire à droite, cette fois, n’influe pas sur le choix de la main au cours des épreuves. Ce qui, outre la confirmation du rôle du cortex pariétal postérieur, suggère fortement une asymétrie dans la représentation cérébrale des cibles à atteindre.
« Il est probable qu’un large réseau d’aires corticales et sous-corticales est impliqué dans les divers aspects de la prise de décision, toutefois, le travail actuel souligne le rôle clé du cortex pariétal postérieur dans la transformation d’une information sensorielle en un libre choix au cours d’une action », concluent les auteurs.
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