JUSQU’À présent, on pouvait renouveler une ordonnance de pilule pour un seul petit mois. Depuis le 1er juin, il est possible d’aller jusqu’à six mois supplémentaires. La disposition n’est pas réellement nouvelle puisqu’elle figure dans l’article 89 de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) adoptée en juillet 2009. Mais son application était suspendue à la publication au « Journal officiel » de la liste des contraceptifs oraux pouvant être dispensés dans ce cadre. Celle-ci est donc parue la semaine dernière. Désormais, lorsque la durée de validité d’une ordonnance datant de moins d’un an est expirée, le pharmacien peut dispenser les médicaments nécessaires à la poursuite du traitement pour une durée supplémentaire non renouvelable de six mois. Les contraceptifs ainsi dispensés sont, bien entendu, pris en charge par l’assurance-maladie. À noter encore que, depuis le 1er juin, les infirmiers sont autorisés à renouveler les prescriptions de contraceptifs oraux (figurant sur la liste) datant de moins d’un an pour une durée maximale de six mois renouvelable.
Les prescripteurs avalent mal la pilule.
Oui, mais voilà, les prescripteurs ont du mal à avaler « la pilule ». Le jour même de la publication de la liste des contraceptifs pouvant être prescrits ou renouvelés en dépannage, le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) invitait les praticiens à porter sur leurs ordonnances la mention « non renouvelable », « dès qu’ils l’estimeront nécessaire ». Le CNOM rappelle que « lors de la discussion de ces textes de loi, il avait demandé la suppression de ces dispositions susceptibles de faire courir des risques aux patientes et d’entraîner une prise en charge dégradée des femmes dès lors que celles-ci pouvaient ne plus voir la nécessité de se rendre chez le médecin ou chez la sage-femme ». L’instance, présidée par le Dr Michel Legmann, s’inquiète également que la liste de médicaments publiée comprenne tous les contraceptifs oraux, y compris ceux ayant des indications très particulières et nécessitant une prise en charge spécifique. Ce qui lui paraît impossible dans le cadre de ce dispositif. Après la mention « non substituable », les médecins brandissent donc désormais la menace du « non renouvelable ». De son côté, l’Ordre des pharmaciens, contacté par « le Quotidien », ne souhaite pas entrer dans cette polémique.
Pourtant, le cadre réglementaire définissant ce nouveau type de renouvellement souffre encore, selon certains, de quelques imprécisions. « Le renouvellement de six doit-il être délivré en une seule fois ou peut-il être fractionné ? » s’interroge, par exemple, Jean Lamarche, président de Croix verte et Ruban rouge. Pour lui, le texte est incomplet et rend difficile le renouvellement de la pilule dans de bonnes conditions. À suivre.
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Françoise Amouroux
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