À l'occasion d'un congrès sur les liens entre l'usage de psychotropes et le travail, plusieurs associations s'inquiètent d'une augmentation du nombre d'actifs qui utilisent des produits, licites ou non, pour rester efficaces.
Organisé par l'association Addictologie et travail (ADDITRA), la fédération Addiction, l'Institut de recherche et d’enseignement des maladies addictives (IREMA) et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), le congrès « Travail, santé et usages de psychotropes », qui se tient aujourd'hui et demain en région parisienne, déplore que le lien entre l'usage de psychotropes et le travail ne soit jamais posé. Or, selon Gladys Lutz, présidente de l'ADDITRA, « de plus en plus d'actifs ont une utilisation des produits soit pour tenir, soit pour dormir ou récupérer, soit pour se construire une identité professionnelle ». Autrement dit, « il ne s'agit pas d'une consommation pour se mettre en marge mais pour rester dans le match ».
La France présente à la fois une productivité horaire parmi les plus élevées au monde et la plus forte consommation de psychotropes, rappelle le Dr Marie Pezé, responsable du réseau des 130 consultations « Souffrance au travail ». Elle souligne que « la frénésie qui s'est emparée des organisations du travail oblige au dopage légal et illégal ». Elle constate une augmentation générale des traitements licites pour aider à tenir face au stress, à l'anxiété, aux situations de maltraitance, à l'hyperactivité demandée, mais aussi de l'usage de substances illicites : « cocaïne chez les traders » et les communicants, « amphétamines » chez les artistes, alcool « en forte augmentation chez les plus jeunes », cannabis pour « redescendre ». Elle ajoute : « Les produits pour se booster sont en pointe, il n'y a qu'à regarder les comptoirs des pharmacies ». Et regrette de voir chaque jour des « épuisements neuropsychologiques » de patients dont les fonctions intellectuelles sont parfois « définitivement atteintes », notamment chez « de plus en plus de très hauts cadres » et chez les femmes. Elle déplore également les prescriptions bien trop longues de somnifères et d'anxiolytiques : « Aujourd'hui on transporte une mini-pharmacie avec soi et on se passe du Lexomil ». Mais les employeurs et les syndicats au sein des entreprises font « l'autruche », selon l'Agence pour l'amélioration des conditions de travail (ANACT) sous tutelle du ministère du Travail.
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