« Le golf est une activité physique modérée que l'on peut limiter dans le temps. Chacun peut jouer à son rythme ; adapter le parcours en fonction de son endurance et de son état de santé. Il est possible de ne jouer que trois ou six trous, par exemple », souligne le Dr Olivier Rouillon, médecin fédéral national de la fédération Française de Golf (FFG). Particulièrement adapté aux patients souffrant d'une pathologie chronique (diabète, cardiopathie, hypertension artérielle…), le golf permet une dépense énergétique, à la fois douce et intense.
Un sport compatible avec les lombalgies chroniques…
D'après l'OMS, pour améliorer l'endurance cardio-respiratoire, l'état musculaire et osseux et réduire le risque de maladies non transmissibles et de dépression, les adultes (18 à 64 ans) devraient pratiquer, chaque semaine, au moins 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée. « Pour atteindre cet objectif – et les dépasser, lorsque cela est possible — il est recommandé de marcher au moins 30 minutes par jour. Les amateurs de golf peuvent, par exemple, jouer deux ou trois petits parcours de 3 ou 6 trous par semaine », note le Dr Dany Marcadet.
Si ce sport nécessite précision, technicité et concentration, il n'est pas réservé aux jeunes, aux grands sportifs ou aux personnes bénéficiant d'une excellente condition physique. « Les idées reçues sur le golf sont nombreuses. Les golfeurs souffrant de lombalgie chronique, par exemple, pensent souvent à tort qu'ils ne peuvent plus pratiquer ce sport. Or si le golf est contre-indiqué en période aiguë, il est tout à fait indiqué une fois la crise passée. Nous recommandons moins de deux semaines d'arrêt strict de sport après la période de lombalgie aiguë (sous réserve d'un traitement antalgique bien suivi) », indique le Dr Rouillon.
… et les maladies cardiovasculaires
Activité d'endurance, le golf est également bénéfique pour la santé cardiovasculaire et compatible avec le port d'un stimulateur cardiaque (pacemaker). « Les patients atteints de cardiopathie peuvent jouer au golf », affirme le Dr Marcadet. Néanmoins, leur pathologie doit être stabilisée. « Par ailleurs, avant l'intervention d'implantation d'un stimulateur cardiaque, le patient doit préciser qu'il est golfeur. Cela permet au chirurgien de faire attention à ce que l'emplacement du boîtier ne gêne pas la pratique de ce sport. La reprise du golf peut s'effectuer deux mois après l'intervention, si le patient a bien effectué une visite de contrôle chez le chirurgien. Au moindre doute concernant son pacemaker, il doit consulter son médecin sans attendre », précise, le Dr Marcadet. Aujourd'hui, en France, plus de 50 % des terrains golfs bénéficient d'un défibrillateur et le nombre de morts subites est compris entre 10 et 15 par an. « Il n'existe aucun surrisque de mort subite lié au golf. En partenariat avec la Fédération française de cardiologie (FFC), nous souhaitons équiper progressivement davantage de golfs en défibrillateurs et former joueurs et personnels aux gestes qui sauvent », précise le Dr Perrard, cardiologue, membre de la commission médicale de la FFG.
Le rôle du pharmacien
Outre le médecin, les autres professionnels de santé – tels que le pharmacien — ont un rôle à jouer pour motiver les patients atteints d'une maladie chronique à poursuivre ou commencer une activité physique ou sportive adaptée. « Acteur de proximité, le pharmacien connaît bien ses patients. Il doit être à même de délivrer une information fiable et personnalisée. Il doit également lutter contre certaines idées reçues concernant le sport. Peu de patients savent, par exemple, que le golf est compatible avec les maux de dos, qu'il peut être pratiqué à n'importe quel âge. Ou encore, qu'il aide à entretenir la force, la souplesse, le sens de l'équilibre et à prévenir les chutes chez le sujet âgé, avec un faible risque cardiovasculaire et ostéoarticulaire », conclut le Dr Rouillon.
D'après une conférence du Forum Ryder Cup Golf et Santé, organisé par la Fédération française de golf (FFG).
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