LES EFFETS sanitaires des lignes à haute et très haute tension (THT) sur les populations vivant à proximité restent mal identifiés, selon des experts auditionnés au Sénat. « On manque de données adéquates pour faire une bonne évaluation des risques », a souligné le Dr Laurent Bontoux, du Comité scientifique sur les risques émergents pour la santé de la Commission européenne.
Si certaines études épidémiologiques suggèrent un risque accru de leucémies infantiles, aucun lien de causalité n'a été établi à ce jour. À Champlan, petite commune d'Ile-de-France traversée de lignes THT, certains habitants se plaignent de troubles du sommeil, de stress ou de nervosité accrue. Mais, selon une étude, les niveaux enregistrés ne dépassaient pas 3 ou 4 microTeslas, soit très largement en dessous des valeurs limites fixées par l'Europe (100 µT), a indiqué Martin Guespereau, directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFSSET). Le Dr Bontoux a évoqué un possible « effet nocebo » chez certains riverains de lignes THT, « un effet pathologique causé par la croyance que quelque chose est nocif ».
Vivre à moins de 300 m d'une ligne à très haute tension nuit à la santé, selon une autre étude statistique, menée par une association opposée au projet de ligne THT Cotentin-Maine, et pilotée par le CRIIREM (Centre de recherche et d'information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques). Selon cette étude, 15,8 % des personnes demeurant à moins de 300 m d'une ligne THT ont déclaré ressentir un « état dépressif », contre 7,9 % dans la zone test. « Il y a une souffrance et un mal être, il faut en tenir compte », a conclu le sénateur Daniel Raoul (PS, Maine-et-Loire), organisateur des débats.
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