Antibiotiques

Le microbiote joue un rôle dans la drépanocytose

Publié le 28/09/2015

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Les antibiotiques pourraient être prescrits au long cours en prévention dans la drépanocytose, et pas que chez les enfants de moins de 5 ans, selon une étude publiée dans « Nature ». Des chercheurs de New York montrent que le microbiote joue un rôle dans la survenue de crises drépanocytaires et qu’un traitement antibiotique pourrait prévenir les complications à long terme de la maladie. L’équipe avait déjà montré que les neutrophiles facilitent la survenue de crises mais que seuls les actifs ont ce rôle délétère. « Dans cette étude, nous avons cherché à savoir si l’âge des neutrophiles pouvait influencer le fait qu’ils deviennent actifs et pro-inflammatoires », explique le Dr Frenette. Bonne pioche, l’équipe suggère alors que c’est en réponse à des signaux chimiques dans le sang issus du microbiote. Chez la souris, ils constatent que les rongeurs drépanocytaires ont cinq fois plus de neutrophiles âgés que les témoins. De plus, l’administration d’antibiotiques se traduit par moins de crises. « Ce qui nous a le plus surpris et intéressé, c’est l’effet des antibiotiques sur les lésions chroniques tissulaires », insiste le Dr Frenette. En particulier au niveau de la rate et du foie. L’équipe a testé la pertinence de ces résultats en clinique, d’après les données d’enfants suivis au Children’s Hospital at Montefiore (CHAM) : neuf enfants témoins et 34 drépanocytaires, parmi lesquels 11 prenaient quotidiennement de la pénicilline comme recommandé pour les enfants de moins de cinq ans et les autres l’avaient arrêté depuis au moins deux mois. Les résultats étaient concordants avec la souris, les enfants drépanocytaires avaient plus de neutrophiles que les témoins et, parmi les drépanocytaires, ceux prenant de la pénicilline beaucoup moins que ceux n’en prenant pas. « Nous espérons mener un essai clinique pour savoir si les antibiotiques pourraient aider à prévenir les crises drépanocytaires et les lésions d’organe associées à la maladie », conclut le Dr Frenette.