Qu’est-ce qui nous pousse irrésistiblement à nous servir un second verre de vin ? Quel mécanisme nous porte ensuite à placer une cigarette entre nos lèvres ? Quel autre déclic éveille en nous le besoin irrépressible de passer à l’acte… sexuel ? Nature ou culture ? Mystère. La mécanique intime de nos pulsions est bien souvent difficile à décortiquer. Un côté du voile vient pourtant d’être levé par une équipe de chercheurs américains de l’université de Missouri (États-Unis). Ces derniers ont étudié la relation qu’il pouvait y avoir entre la consommation d’alcool et le tabagisme. Ils ont d’abord observé que les fêtards enchaînaient souvent les deux comportements ; c’est-à-dire qu’en soirée, l’alcoolisation entraînait fréquemment chez eux l’envie de fumer (chez les fumeurs habituels, bien sûr). Partant de ce constat, ils ont voulu démontrer comment la consommation d’alcool provoquait l’envie de fumer. Dans le « Journal of Neurochemistry », ils ont publié le résultat d’essais pratiqués sur des rats équipés d’électrodes. Les animaux se sont vus proposés de l’alcool et du tabac et les chercheurs ont mis en évidence que la nicotine avait un effet stimulant, ou antifatigue, sur ceux qui prenaient de l’alcool. Un même comportement serait donc observé chez les fêtards alcoolisés. La prise de nicotine venant donc compenser, par psychostimulation, les effets hypnotiques de l’alcool. Tabagisme et alcoolisme seraient donc associés dans des comportements qui mettent en jeu le système de récompense et visent à compenser les effets d’une addiction par une autre.
Mais la science des comportements n’explique pas tout. Ainsi les clichés associés au Finlandais alcoolisé, dépravé sexuel et agressif pourraient avoir une autre origine. Une équipe de chercheurs de l’université d’Helsinki s’est penchée sur les gènes de leurs concitoyens. Résultat ? 2,2 % des Finlandais seraient porteurs d’une mutation du récepteur 2B de la sérotonine. « Quand ces personnes consomment de l’alcool, leur prédisposition partiellement latente à l’impulsivité est davantage susceptible de s’exprimer », explique Roope Tikkanen, docteur en psychiatrie et co-auteur de l’étude. Autrement dit, ces sujets sont plus enclins à la bagarre, aux relations sexuelles impulsives et aux conduites à risques.
En Finlande, 80 % des homicides, et 70 % des agressions sont liés à l’absorption d’alcool, soit beaucoup plus souvent que dans d’autres pays comparables. En revanche, contrairement à l’idée reçue, les dernières statistiques disponibles montrent que les Finlandais ne boivent pas plus que leurs voisins européens. Rompre le cou aux stéréotypes, la science sert parfois aussi à cela…
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