La polyarthrite rhumatoïde (PR) est le rhumatisme inflammatoire le plus fréquent en France avec un nombre total de patients touchés estimé entre 200 000 et 400 000.
Apparaissant le plus souvent entre 50 et 60 ans (mais il existe aussi des formes juvéniles) la prédominance féminine à cet âge est très marquée, avec 3 à 4 femmes pour 1 homme, différence entre les sexes qui tend à s’atténuer après 70 ans. L’incidence de la PR augmente avec l’âge, puis diminue à partir de 75 ans.
Maladie auto-immune, la PR est une maladie multigénique (50 % sont d’origine génétique : 60 % des cas de PR sont associés à la présence de HLA-DR4 et 32 % à celle de HLA-DR1), sous influence de l’environnement (mise en cause de certains agents infectieux, bactériens ou viraux), de facteurs endocriniens (prédominance féminine, pic de fréquence en période périménopausique, rémission fréquente pendant la grossesse) ou psychologiques.
Un diagnostic précoce est essentiel afin d’éviter/minimiser les destructions articulaires.
Les manifestations articulaires sont dues à une inflammation de la membrane synoviale. On observe, en plus des douleurs, un dérouillage matinal long (trois quarts d’heure au minimum), un gonflement articulaire, globalement symétrique et touchant principalement les petites articulations : mains, poignets, pieds.
Des déformations peuvent survenir au bout de plusieurs années d’évolution.
Aux manifestations articulaires peuvent s’ajouter des manifestations extra-articulaires, qui peuvent grever lourdement le pronostic : vascularite (manifestations cutanées), atteintes oculaires (sclérites, épisclérites), manifestations cardiaques (péricardite…), pulmonaires (pleurésie, fibrose interstitielle diffuse, bronchopneumopathies obstructives…), hématologiques (anémie, risque d’infections récidivantes), rénales (amylose…)…
La PR entraîne une surmortalité cardiovasculaire.
Les traitements doivent être adaptés au cas par cas et faire l’objet d’une action concertée entre le médecin traitant, le rhumatologue, le chirurgien, le rééducateur et le kinésithérapeute.
Le traitement médicamenteux associe un traitement de fond qui bloque l’évolution de la maladie et un traitement symptomatique pour calmer les douleurs.
Les traitements symptomatiques mettent en œuvre les anti-Inflammatoires non stéroïdiens, qui cumulent des actions antalgiques et anti-inflammatoires puissantes se manifestant rapidement en quelques heures ou quelques jours, et les corticoïdes (voie locale et/ou générale) indiqués lorsque les AINS sont insuffisants ou en cas de contre-indication digestive.
Les traitements de fond sont prescrits pour arrêter/freiner l’évolution de la maladie. Ils doivent être envisagés le plus tôt possible. Ils entraînent une diminution de l’activité du système immunitaire mais de manière non-spécifique (contrairement aux biothérapies par exemple). Leur activité ne s’exprime souvent qu’après un délai de 3 à 4 mois, sauf pour le méthotrexate qui agit plus vite en 4 à 6 semaines. Le méthotrexate constitue aujourd’hui le traitement de référence pour la PR.
Les biothérapies sont prescrites en parallèle du traitement de fond par le méthotrexate. Elles diminuent l’activité clinique, améliorent le handicap, la survie et ralentissent la progression radiologique.
D’autres mesures sont utiles voire indispensables. La kinésithérapie est essentielle pour limiter la perte de fonction. La chirurgie est indiquée à divers moments, notamment pour remplacer une articulation détruite. Enfin, les aides techniques et les attelles, semelles ou chaussures orthopédiques peuvent grandement améliorer le confort et les activités quotidiennes des patients.
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