L’incubation de la grippe est très courte et dure moins de 2 jours. Son déclenchement est brutal, avec l’apparition subite d’une fièvre, qui devient rapidement très élevée, souvent supérieure à 40 °C, de douleurs musculaires et d’un mal de gorge.
Cela étant, il faut savoir que la grippe peut être asymptomatique chez le très jeune enfant (dans un cas sur deux avant 1 an) ou revêtir chez lui des formes atypiques. Formes atypiques (fièvre modérée ou absente, bronchopneumopathie dyspnéiforme expiratoire ressemblant à une bronchiolite, somnolence, troubles gastro-intestinaux) que l’on peut retrouver aussi chez la personne âgée, chez qui la fièvre peut être modérée, voire absente et les signes se résumer à une toux ; celle-ci n’en étant pas moins contagieuse pour son entourage.
Une fois « déclarée », la grippe impose le repos au lit pendant plusieurs jours. Quel que soit l’âge, il faut veiller à une bonne et régulière hydratation du patient en raison de la fièvre élevée. On peut utiliser le paracétamol, l’ibuprofène ou l’aspirine, pour faire baisser la fièvre. Les antitussifs peuvent être utiles si la toux est sèche et gênante.
Prudence chez les sujets âgés vulnérables, en raison de facteurs généraux péjoratifs, comme le grand âge, un état de dénutrition, une carence en vitamines et/ou en oligo-éléments, un mauvais état bucco-dentaire, l’existence de maladies chroniques ou dégénératives, respiratoires ou neurologiques.
Le médecin peut prescrire un antiviral (par voie buccale ou par inhalation : oseltamivir ou zanamivir). Administré le plus tôt possible et dans un délai maximum de 48 heures, celui-ci diminue l’intensité des symptômes. Les essais cliniques ont montré que l’oseltamivir réduit en moyenne d’une journée la durée (de 5,2 à 4,2 jours) de la maladie. Quoique rares, les données disponibles sont en faveur d’une réduction des complications (pneumonies, otites), notamment chez les sujets à haut risque.
L’antibiothérapie est réservée aux surinfections bactériennes
Même s’il est très rare, voire exceptionnel, mais peut être fatal (on avait référencé une dizaine de cas en France pour les années 1995 et 1996 chez des enfants de moins de 15 ans), les signes d’alerte du syndrome de Reye doivent être connus. L’existence de celui-ci contre-indique avant 16 ans l’emploi de l’aspirine et des autres salicylés dans certaines maladies virales aiguës, et notamment la grippe (et les pathologies d’allure grippale) ou la varicelle. Le syndrome de Reye, décrit pour la première fois semble-t-il à la fin des années vingt, associe des atteintes cérébrales non inflammatoires - induisant des troubles de la conscience - et hépatiques.
Les symptômes sont essentiellement représentés par des nausées, des vomissements, une somnolence, une diarrhée (pouvant être sur le devant de la scène avant 2 ans), une encéphalopathie sans fièvre, une irritabilité, une désorientation, un delirium, une hyperventilation, accompagnés d’une hépatomégalie et éventuellement d’un ictère. Dans les cas graves, un coma peut survenir.
Le syndrome de Reye est mortel dans 20 à 30 % des cas et peut laisser des séquelles irréversibles chez les survivants. De tels symptômes doivent conduire à consulter un médecin en urgence.
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