« Ces trente prochaines années, le nombre de personnes affectées par une démence devrait tripler », anticipe le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), passant de 50 millions à plus de 152 millions d'individus. Chaque année, quelque 10 millions de nouveaux cas sont repérés et enregistrés. La majorité (60 %) des patients vit dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Les coûts directs et indirects de cette pathologie représentaient 1 % du PIB mondial (730 milliards d'euros).
Si l'âge constitue le principal facteur de risque de la démence, celle-ci n'est pas une fatalité, souligne l'OMS, en identifiant d'autres facteurs de risques sur lesquels il est possible d'agir : inactivité physique, tabagisme, nutrition, isolement social, inactivité cognitive… Sans oublier certaines affections associées à un risque accru de démence : l'hypertension, diabète, hypercholestérolémie, obésité, dépression.
Activité physique, nutrition, ni tabac ni alcool…
L'OMS distingue des recommandations fortes, lorsque les experts estiment que les effets bénéfiques l'emportent sur tout effet indésirable, et des recommandations conditionnelles, lorsque l'incertitude plane sur la balance bénéfice/risque. Elles sont destinées aux soignants, dans leur rôle de conseils à l'égard de leurs patients, et aux gouvernements et pouvoirs publics.
L'Organisation recommande d'encourager l'activité physique pour tous les adultes bien portants, et sous certaines conditions, pour ceux dont les fonctions cognitives sont déjà légèrement altérées. Elle préconise fortement de proposer aux fumeurs des programmes de sevrage tabagique et plaide pour la réduction ou l'interruption de la consommation dangereuse et nocive d'alcool. En matière de nutrition, un régime sain et équilibré devrait être recommandé à tous ; le régime méditerranéen fait, lui, l'objet d'une recommandation conditionnelle.
L'OMS attire l'attention sur la nécessité de prendre en charge l'hypertension et le diabète, même si le lien avec la prévention du déclin cognitif est peu documenté. Elle mentionne aussi l'intérêt d'un entraînement de la fonction cognitive, de la lutte contre la surcharge pondérale et l'obésité, du maintien d'activités sociales, et d'une prise en charge de la dyslipidémie en milieu de vie.
L'OMS rappelle que la prise en charge de la dépression par des antidépresseurs, et/ou par des interventions psychologiques doit être proposée aux adultes souffrant de dépression, et que les personnes âgées doivent pouvoir accéder à un dépistage de la surdité – bien que les données factuelles manquent pour recommander systématiquement l'utilisation de prothèses auditives ou une prise en charge psychiatrique.
Enfin, tout plan national de lutte contre la démence devrait impliquer un soutien aux pairs. À cet égard, l'OMS a créé le programme de formation iSupport, disponible dans huit pays.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques