Le point de vue de l’UTIP

Publié le 07/12/2009

Article réservé aux abonnés

Les efforts menés depuis de longues années pour prévenir la transmission sexuelle du VIH ont permis de freiner l’expansion de l’épidémie. Cependant, bien que l’accès aux traitements progresse considérablement au plan mondial, le rythme des contaminations continue de progresser beaucoup plus vite : pour une personne ayant bénéficié en 2007 d’un traitement anti-VIH, plus de 2,5 nouvelles contaminations se sont produites, à des rythmes différents selon la situation de chaque pays. Il est donc souhaitable de voir un jour le nombre des nouvelles contaminations diminuer, afin d’obtenir à terme une réduction de la prévalence.

La mise sur le marché, depuis 1996, de multithérapies antirétrovirales efficaces, a profondément changé le cours de l’épidémie, induisant dans les pays du Nord une réduction drastique de la morbimortalité. Le virus n’est toutefois pas éradiqué de l’organisme et reste stocké. Pour maintenir la charge virale sous contrôle, il faut donc prolonger le traitement tout au long de la vie. Heureusement, les progrès réalisés dans la découverte de molécules diversifiées, efficaces et bien tolérées permettent aujourd’hui d’assurer aux patients une espérance de vie qui rejoint celle des personnes non-infectées si le traitement est initié et poursuivi dans des conditions optimales.

À l’objectif thérapeutique du traitement, s’ajoute désormais celui d’utiliser ce dernier pour sa capacité à réduire le risque de transmission sexuelle du virus. En effet, on a observé une forte corrélation entre le niveau de charge virale et le risque de transmission sexuelle.

Beaucoup d’espoirs sont là, qui ne doivent faire oublier l’enjeu capital d’un dépistage précoce. Rappelons à ce sujet qu’en France, environ un tiers des personnes contaminées l’ignorent, soit environ 36 000 personnes. 33 % des 7 000 personnes qui apprennent chaque année leur séropositivité sont à un stade avancé et donc prises en charge trop tardivement…