Comme pour toute maladie chronique, l’accompagnement du patient épileptique est essentiel et l’officine est un des lieux privilégiés où ce dernier peut recevoir de nombreux conseils et informations. Nous devons veiller notamment à ce que le patient ait une bonne connaissance de sa maladie (à la mesure des ses capacités cognitives), qu’il comprenne l’importance d’une bonne observance de son traitement et qu’il respecte la planification de ses examens biologiques de routine ou de dépistage de complications éventuelles. Le patient doit aussi bien connaître les contre-indications dont il peut relever selon les cas : sports, baignade, médicaments, stimulations lumineuses et jeux vidéo… Le patient doit aussi être informé des risques très importants liés à la prise d’alcool, qui est proconvulsivante. Si la consommation d’alcool ne peut être complètement arrêtée, elle doit rester modérée.
Chez les adolescentes et les femmes en âge de procréer, nos messages portent sur la contraception et les risques inhérents à la grossesse. Une méthode contraceptive est en effet recommandée chez les patientes épileptiques en âge de procréer, car une grossesse doit, dans la mesure du possible, être planifiée et encadrée par une équipe pluridisciplinaire. En cas de prescription d’un antiépileptique inducteur enzymatique, la fiabilité de la contraception hormonale systémique est diminuée. La contraception hormonale diminue le taux sanguin de la lamotrigine. La grossesse chez une patiente épileptique doit être, si possible, précédée de mesures préventives, comme la simplification du traitement et la prise de folates (5 mg/jour) deux mois avant l’arrêt de la contraception et au moins jusqu’à la fin du premier trimestre de grossesse.
Notre vigilance doit être maximale au niveau des interactions médicamenteuses avec le traitement. De nombreux médicaments peuvent aggraver l’épilepsie ou le syndrome épileptique. Ainsi, par exemple, les antidépresseurs et neuroleptiques doivent être utilisés avec précaution car ils peuvent abaisser le seuil épileptogène. Attention aussi aux effets indésirables des traitements dont nous pouvons avoir connaissance et qui doivent amener à consulter le médecin traitant, notamment les éruptions cutanées. Les polythérapies antiépileptiques peuvent être délétères pour les gencives et générer des infections bucco-dentaires. Nous devons renforcer nos messages habituels de bonne hygiène buccale.
Le patient épileptique requiert donc toute notre vigilance ainsi que celle des autres professionnels de santé impliqués dans sa prise en charge. Les progrès thérapeutiques permettent à de plus en plus de patients de vivre aussi normalement que possible, en évitant l’isolement scolaire, professionnel ou social. Cependant, 20 à 30 % des formes sont encore pharmacorésistantes.
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