Le point de vue de l’UTIP

Publié le 03/06/2013
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La mise à jour récente (2010) des recommandations de l’AIHUS (Association interhospitalo-universitaire de sexologie) sur la dysfonction érectile (DE) est intervenue dans un contexte qui atteste encore d’un faible taux de prise en charge de cette affection en médecine générale. Les consultations en médecine pour ce motif restent peu fréquentes, de l’ordre de 3 patients par médecin et par an…

Depuis la première diffusion (2005) des recommandations françaises sur la dysfonction érectile, le pourcentage de médecins abordant spontanément le sujet est resté faible, de l’ordre de 30 %, alors qu’une majorité d’hommes (66 à 82 %) attend du médecin qu’il prenne l’initiative de discuter avec eux de leur fonction sexuelle. Pourtant, les généralistes prescrivent facilement les médicaments d’aide à l’érection dès lors que le patient a abordé lui-même le sujet. Il nous faut donc encourager nos patients à parler à leur médecin. Leurs partenaires doivent aussi être impliquées. Il est évident que le rôle de la partenaire dans le déclenchement ou le maintien de la dysfonction érectile, ainsi que sur les résultats de la prise en charge est fondamental.

Les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (IPDE5) constituent le traitement de première intention. Ils sont bien tolérés lorsqu’ils sont utilisés dans le respect de leurs contre-indications : prise de dérivés nitrés ou de médicaments donneurs de NO, insuffisance cardiaque sévère. Lors de leur dispensation, il est utile de bien rappeler les modalités de prise ainsi que le délai et la durée d’action du médicament concerné. Il faut aussi insister sur le fait que les IPDE5, s’ils facilitent l’érection, nécessitent une stimulation sexuelle, et que 4 à 6 essais sont parfois nécessaires avant d’obtenir un résultat satisfaisant.

Depuis quelques années, la dysfonction érectile est reconnue comme étant aussi un marqueur de risque cardiovasculaire : la fréquence de la DE augmente en cas d’hypertension artérielle, de cardiopathie ischémique, de maladie vasculaire périphérique ou de dyslipidémie. Les événements cardiovasculaires survenant chez les patients porteurs d’une DE sont plus graves qu’en l’absence de DE. De récentes recommandations européennes précisent d’ailleurs le délai entre le début de la DE et l’apparition des problèmes cardiovasculaires.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3012