La maladie d’Alzheimer n’est pas qu’un problème de troubles mnésiques. 80 % des patients atteints de la maladie d’Alzheimer présentent des troubles du comportement perturbateurs (cris, agitation, agressivité, déambulation,...), malheureusement à l’origine d’une part importante des prescriptions de neuroleptiques. Ces derniers sont à l’origine d’effets indésirables fréquents et sévères, alors que leur efficacité pour traiter ou prévenir les troubles du comportement est faible. Parmi ces effets, on constate notamment une sédation diurne excessive, pouvant perturber les échanges et la qualité de vie, des troubles de la marche avec risque de chutes et la survenue plus fréquente d’accidents vasculaires cérébraux. Selon l’indicateur national d’alerte iatrogénique mis en place depuis 2008, les malades Alzheimer sont, en France, 6 fois plus exposés aux neuroleptiques que la population du même âge.
Ceci nous amène à rappeler que la prescription de neuroleptiques, si elle s’avère nécessaire, doit être de courte durée et régulièrement réévaluée. Leur arrêt est possible sans phénomène de rebond, de rechute ni de manque dans la plupart des cas. Il ne nécessite pas de modalités particulières, ni de doses dégressives.
Les aidants, notamment, doivent être informés que les troubles du comportement sont non seulement déterminés par des facteurs liés à la maladie mais aussi par des facteurs liés à l’environnement, qui ne sont pas négligeables. Des techniques de soins appropriées peuvent ainsi réduire de façon importante les épisodes agressifs et d’opposition très fréquents, par exemple, lors des toilettes. La prise en compte des facteurs stimulant ou diminuant l’agressivité permet de limiter cette dernière et d’éviter l’abus de neuroleptiques. De même, des modalités de communication adaptées peuvent diminuer les troubles réactionnels. Tout cela s’apprend. Les aidants, familiaux ou non, peuvent bénéficier de formations sur ces techniques de soins non médicamenteuses qui peuvent être bien utiles pour le bien-être du patient. Il convient de leur faire savoir. Cela peut contribuer aussi à diminuer leur fatigue dès lors qu’ils ont à faire face à moins de troubles comportementaux de la part des patients.
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