On doit toujours avoir à l’esprit que la douleur aiguë est un « signal d’alarme » qui doit amener à un diagnostic. Il s’agit d’un symptôme qui généralement décroît et disparaît lorsqu’un traitement étiologique est institué. Elle doit être traitée dès lors que le signal d’alarme a été perçu : son maintien est inutile, voire néfaste, pour le patient et dans certains cas, elle peut traduire une urgence vitale. Nous devons donc être très vigilants à l’officine lorsque nous recueillons une plainte de douleur aiguë et ne pas la sous-estimer.
L’intensité de la douleur en réponse à une blessure ou à une maladie varie, pour des causes identiques, d’une personne à l’autre. La génétique, le sexe, les antécédents personnels, les réponses préexistantes au stress, les comorbidités et, dans certains cas, l’âge, contribuent à des différences dans la perception de l’intensité de la douleur. La dépression et l’anxiété ou la peur, le sens individuel accordé à un événement douloureux peuvent exacerber l’intensité et la durée de la douleur. Cela ne facilite pas toujours notre interprétation.
Lorsque la douleur est prévisible (provoquée par des gestes invasifs), elle doit être prévenue efficacement car, dans ce cas, elle est rarement utile et peut être délétère.
En dépit d’importantes avancées dans le domaine de la recherche sur la douleur, le contrôle inadéquat de la douleur est encore trop souvent constaté. Une mauvaise prise en charge de la douleur aiguë met le patient en situation de risque, génère notamment une souffrance inutile, un sommeil de mauvaise qualité, une faible autonomie et un risque accru de développement d’une douleur chronique, lesquels augmentent inévitablement les coûts des soins de santé.
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Françoise Amouroux
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