Les exigences demandées par les autorités de santé pour approuver un médicament biosimilaire sont très élevées car on part de micro-organismes vivants pour générer la matière première.
« La mise au point est complexe car le procédé de fabrication fait le produit. Sa structure, son efficacité et sa tolérance dépendent entièrement du processus de développement, rappelle le Dr Bernard Dieu (CHU Rouen). Tout au long des étapes, il faut maîtriser la lignée cellulaire, la fermentation, la purification et la formulation. »
Dans le cas présent, le programme de développement de l’insuline humaine Abasaglar a demandé environ cinq ans, il a nécessité des études précliniques et cliniques de phases I et III. En revanche, Il ne requiert pas d’essais de phase II qui consistent à déterminer la dose de produit à utiliser et la preuve de concept.
Les études de pharmacocinétiques ont été comparées en terme de bioéquivalence à l’insuline princeps (Lantus) pour vérifier que les deux insulines présentaient le même mode d’apparition dans le sang. « Dans les trois études de phase I versus l’insuline glargine de référence 100 unités par ml, tous les points d’efficacité et de pharmacocinétique se sont situés parfaitement dans la marge de biosimilarité établie par les autorités de santé, détaille le Dr Florence Travert, diabétologue à l’hôpital Bichat (Paris). Les deux essais de phase III visaient à démontrer la non-infériorité réciproque. »
L’autorisation de mise sur le marché d’Abasaglar a été octroyée sur la base des études ayant démontré sa bioéquivalence et sa non-infériorité, en termes de variation de l’hémoglobine glycosylée après six mois de traitement, par rapport l’insuline Lantus. Il n’y a pas eu de différence significative en terme de tolérance entre les deux groupes, en particulier, sur l’incidence des hypoglycémies.
Le comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’Agence a considéré que, compte tenu des exigences de l’Union Européenne relatives aux médicaments biosimilaires, il a été démontré que Abasaglar présente un profil de qualité, de sécurité et d’efficacité comparable à celui du médicament de référence.
Leurs profils de tolérance sont également similaires, leur composition ne diffère que par un de leurs excipients : de l’oxyde de zinc dans Abasaglar et du chlorure de zinc dans Lantus. Dès lors, le CHMP a estimé que, comme pour Lantus, le bénéfice est supérieur au risque identifié. Cet analogue de l’insuline humaine d’action lente partage les mêmes indications dans le traitement du diabète sucré de l’adulte, de l’adolescent et de l’enfant à partir de deux ans.
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