L’Assurance-maladie a épluché les données de l’étude Entred 2007 menée avec l’InVS (Institut de veille sanitaire), la HAS (Haute Autorité de santé), l’AFD (Association française des diabéti-ques), le RSI (régime social des indépendants). Comme la plupart des pays développés, la France est confrontée à une épidémie de diabète de type 2 avec un nombre de patients traités en augmentation de 40 %, de 1,8 million en 2001 à 2,5 millions en 2007. La hausse de la prévalence des patients traités explique pour plus des deux tiers cette forte croissance bien plus que le vieillissement (+ 4,7 %) ou l’expansion naturelle de la population (+ 4,3 %).
Pour l’assurance-maladie, le défi est double : « Mieux traiter un nombre croissant de malades, tout en maîtrisant l’accroissement des dépenses liées à la pathologie ».
Entre 2001 et 2007, elle note un progrès significatif du suivi des patients diabétiques dont l’état de santé s’améliore avec un meilleur équilibre glycémique, tensionnel et lipidique. Toutefois, « des progrès importants restent nécessaires, notamment pour prévenir la maladie et son aggravation », souligne l’assurance-maladie. Ainsi, les patients ont consulté neuf fois dans l’année un médecin généraliste ; plus d’un quart d’entre eux l’ont même fait tous les mois.
Parallèlement aux consultations, les patients ont aussi eu plus souvent recours aux examens de surveillance : 44 % d’entre eux ont bénéficié des 3 dosages d’hémoglobine glycosylée (HbA1c) recommandés dans l’année. Près de 8 patients sur 10 ont eu un bilan lipidique dans l’année et plus de 7 sur 10, un dosage du LDL cholestérol. Les mêmes progrès sont enregistrés pour la surveillance rénale (+ 8 pts pour le dosage la créatininémie ; + 7 pts pour l’albuminurie) avec toutefois un bémol puisqu’elle n’a été pratiquée que chez 28 % des patients. La surveillance cardiologique ne con-cerne que 40 % des patients.
Suivi ophtalmologique.
Les suivis opthtalmologique et dentaire s’améliorent aussi (+ 2 et 3 pts) mais restent insuffisamment effectués (seul 1 patient sur 2 a une consultation chez l’ophtalmologue dans l’année pour un examen du fond d’œil et moins de 40 % un bilan dentaire). Les traitements médicamenteux, eux aussi, sont plus conformes aux recommandations avec 1 malade sur 3 bénéficiant d’une association de 2 antidiabétiques et 10 % de 3 molécules distinctes même si la monothérapie reste encore majoritaire (42 % des diabéti-ques). L’insuline est prescrite chez 2 patients sur 10 environ, le plus souvent en association avec un antidiabétique oral (+ 4 pts). Enfin, la consommation de bi-guanides, recommandée en première intention, a progressé de 12 points, bénéficiant à 62 % des diabétiques.
Les traitements préventifs se sont également développés, notamment les traitements antihypertenseurs dont ont bénéficié 80 % des patients (+ 7 pts) et hypolipémiants qui ont été prescrits à 60 % d’entre eux, soit un bond de 18 points. Le bond est encore plus spectaculaire pour les statines (+ 24 pts) qui toutefois ne bénéficient pas encore à près de la moitié des diabétiques à hauts risques cardio-vasculaires.
Un milliard de plus par an.
Les dépenses de santé, elles, ont explosé avec une hausse de 80 % sur la période, soit plus d’un milliard d’euros par an. Ce montant représente plus de 9 % des dépenses globales de l’assurance-maladie. L’hospitalisation, premier poste de dépenses pour les soins des patients diabétiques (4,7 milliards d’euros) a concerné plus de 1 patient sur 3, les dépen-ses de médicaments s’élevant à 3,4 milliards.
« Il semble impératif d’explorer les marges de manœuvre existantes pour assurer la soutenabilité de ces évolutions pour notre système de soins », explique l’assurance-maladie. Ceci passe non seulement par la lutte contre les facteurs de risque que représentent le surpoids et l’obésité, mais aussi par des actions ciblées à destination des assurés diabétiques et des professionnels de santé. Ainsi, le programme
Sophia qui propose un suivi personnalisé visant à rendre le patient acteur de sa santé est expérimenté dans 10 départements depuis mars 2008 et à La Réunion depuis septembre 2009. Déjà 46 000 personnes en bénéficient (taux d’adhésion de 30 %). L’assurance-maladie a aussi lancé un programme d’accompagnement des professionnels de santé pour la promotion des recommandations et le CAPI (contrat d’amélioration des pratiques individuelles) comprend un volet dédié au diabète.
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