L’ÉTUDE publiée par Barbara Dworetzky dans « Epilepsy » est la première étude prospective réalisée pour examiner une association potentielle entre le tabagisme et la prise de caféine et la consommation d’alcool, deux facteurs qui ont été indépendamment liés à l’épilepsie.
Le risque de convulsions. Barbara Dworetzky et coll. ont utilisé des données de la « Nurses’ Health Study », qui a porté sur une cohorte de 116 608 femmes exerçant la profession d’infirmière, âgées de 25 à 42 ans à l’inclusion. Les participantes ont rempli un questionnaire très complet portant, entre autres, sur différents éléments du mode de vie, sur les observations médicales antérieures et contemporaines, notamment sur l’épilepsie, et d’une manière plus générale, les crises convulsives. Les données utilisées pour cette étude ont été recueillies entre 1989 et mai 2005. Les chercheurs ont réuni 246 cas et 1 778 307 années-personne pour le suivi.
Des ajustements ont été réalisés pour des facteurs potentiellement confondants, tels que les AVC, les tumeurs cérébrales, l’HTA. Les investigateurs observent une association significative entre le fait d’être fumeur au moment des réponses au questionnaire et le risque de crise convulsive, assortie d’un risque relatif de 2,6.
« Notre analyse montre que le risque de convulsions est significativement plus élevé chez les fumeurs, sans qu’il y ait une relation avec le nombre de cigarettes quotidiennes. Le risque est augmenté de manière identique chez les petits fumeurs », observent Dworetzky et coll. Toutefois, l’analyse montre que le nombre d’années de tabagisme augmente le risque de convulsions.
Le risque d’épilepsie, c’est-à-dire de crises convulsives récurrentes non provoquées, est un peu augmenté à la fois par un tabagisme antérieur (RR 1,46) et contemporain (RR 1,27), sans que cela soit significatif.
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L’étude de Carmel Amon et coll., présentée dans «Neurology», a fait passer le tabagisme de facteur de risque probable de SLA au rang de facteur établi. Les auteurs sont parvenus à cette conclusion en suivant une méthode fondée sur les preuves (« evidence-based »), pour l’examen rigoureux de publications où ont été examinés les facteurs de risque exogènes de la SLA sporadique. Seules ont été retenues les études à la méthodologie impeccable, soient 7 sur 28 (entre 2003 et avril 2009). Parmi elles, 3 études donnent des preuves de niveau II et une autre de niveau III. Toutes montrent un accroissement du risque de SLA sporadique avec le tabagisme. L’étude de classe II montre un effet dose-réponse, avec un risque qui se réduit avec le nombre d’années écoulées depuis un arrêt du tabagisme. Les 5 autres articles donnent des preuves de niveau IV ou V, ce qui est insuffisant pour conclure.
Neurology, 17 novembre 2009.
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