Une étude réalisée en deux temps, entre 1998 et 2004, met en évidence l'effet nocebo de l'atorvastatine. Autrement dit, c'est la crainte d'éprouver des effets secondaires en prenant cette statine qui provoque la survenue d'événements indésirables.
L'étude, menée par des chercheurs de l'Imperial College de Londres, et financée par les laboratoires Léo, Pfizer et Servier, a été publiée hier dans la revue médicale « The Lancet ». Dans une première phase, le traitement par atorvastatine ou placebo n'était connu ni des patients ni de leur médecin. Le taux des douleurs et faiblesse musculaires était équivalent dans les deux groupes. Dans une seconde phase de deux ans, les deux tiers des patients ont choisi de recevoir de l'atorvastatine. Cette fois, la présence de symptômes musculaires était supérieure de 41 % chez les patients traités par statine. Le directeur de l'étude, Peter Sever, note que « les bénéfices des statines surpassent largement leurs inconvénients ; mais des affirmations très répandues sur les taux d'intolérance aux statines dissuadent toujours trop de gens de suivre ce traitement abordable, sûr et qui peut potentiellement leur sauver la vie ». Une défense de ces traitements déjà mise en avant par « The Lancet » en septembre dernier. Il ajoute que l'effet nocebo peut être « très puissant » : « Notre étude montre que c'est justement la crainte d'éprouver des effets indésirables qui peut provoquer l'augmentation des douleurs et de la faiblesse musculaires, plutôt que les médicaments eux-mêmes. » Un message qui s'adresse autant aux patients qu'aux médecins sceptiques.
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