LA PRISE en charge de l’incontinence urinaire relève en première intention d’une rééducation fonctionnelle chez le kinésithérapeute ou la sage-femme, afin de renforcer la tonicité du périnée et de favoriser l’apprentissage du verrou périnéal. Elle comporte en général dix à vingt séances au cours desquelles la coopération de la patiente est nécessaire. On obtient un résultat satisfaisant dans 80 % des cas mais les bénéfices s’estompent avec le temps, entraînant une réapparition progressive de l’incontinence. Différentes méthodes d’auto-entretien à domicile sont possibles et peuvent être combinées entre elles. Les premières utilisations de la stimulation électrique datent des années 1960. La méthode consiste à utiliser des courants électriques qui, selon la fréquence du courant, provoquent une contraction musculaire du plancher pelvien ou diminuent l’activité du muscle de la vessie. « L’intensité doit être la plus élevée possible, sans atteindre la douleur, et la durée de l’impulsion doit être suffisamment longue pour provoquer une contraction. La période de repos séparant les stimuli successifs est en général le double de la période de stimulation », précise le Pr Patrice Lopès (CHU de Nantes).
Le dispositif médical Gyneffik est un électro-stimulateur sans fil, simple à utiliser et programmable (il intègre sept programmes prédéfinis). Il est indiqué dans le traitement des trois formes d’incontinence (d’effort, par impériosité ou mixte). Le dispositif a déjà fait l’objet d’une étude technique et, selon les conclusions des experts, l’appareil améliore significativement l’observance et le suivi. Il offre une réelle communication sans fil entre la télécommande et la sonde intravaginale, le générateur embarqué dans la sonde est muni d’éléments électriques (tension, courants, puissance) adéquats pour pouvoir réaliser une rééducation efficace. De plus, le logiciel permet d’évaluer de façon fiable l’utilisation du dispositif avec l’enregistrement des dates de séances et des valeurs des intensités utilisées.
Optimisation.
Plus récemment, une première étude clinique a été réalisée dans le cadre de l’auto-entretien dans le temps, secondairement à une rééducation périnéale. Cette étude multicentrique randomisée, contrôlée, en ouvert, a été réalisée dans les conditions réelles de pratique courante. Son objectif était d’évaluer dans quelle mesure le recours complémentaire à des séances d’électrostimulation à domicile peut optimiser les bénéfices du traitement initial, par rapport à une prise en charge habituelle sans programme d’auto-entretien. Le bénéfice était défini comme l’absence d’aggravation de score de deux échelles : échelle ICIQ (évaluant la sévérité des troubles mictionnels, les circonstances des fuites et leur retentissement sur la qualité de vie des patientes) et l’échelle Ditrovie (évaluant la qualité de vie spécifiquement en relation avec les troubles urinaires). Le schéma d’utilisation du dispositif comportait une séance de 30 minutes, trois jours par semaine pendant six mois. Le bénéfice thérapeutique a été maintenu à six mois chez 81,6 % des patients du groupe Gyneffik, contre 62,4 % dans le groupe contrôle. Cette différence significative se traduit par une amélioration de 44 % du score ICIQ versus 14 % pour le groupe contrôle et de 48 % du score Ditrovie versus 19 % pour le groupe contrôle. Toutes les patientes du groupe Gyneffik ont maintenu les bénéfices thérapeutiques ou ont vu une amélioration, alors qu’une aggravation a été observée chez 16,5 % des patientes du groupe contrôle. L’utilisation du dispositif a également un impact sur le retentissement émotionnel de la maladie, objectivé par une amélioration significative des scores d’anxiété et de dépression mesurés sur l’échelle HAD.
Le dispositif Gyneffik est pris en charge dans la LPPR à 60 % sur la base de 304,90 euros.
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