« MON APPROCHE scientifique et mon expérience clinique m’ont conduit à étudier le rôle de l’inflammation conjonctivale infraclinique. Il faut en effet sortir des schémas classiques qui associent rougeur, douleur et gonflement aux symptômes inflammatoires, explique le Pr Christophe Baudoin, (centre hospitalier des quinze-vingt, Paris). Au niveau de l’œil, l’inflammation peut évoluer à bas bruit, elle n’est pas visible mais ses effets peuvent être délétères et altérer la surface oculaire à long terme, en particulier en cas d’œil sec ou de glaucome qui sont traités par des instillations répétées de collyres. » Maladie de l’intérieur de l’œil, le glaucome ne peut pas être tenu pour responsable des irritations qui se produisent au niveau de la surface oculaire.
Des recherches réalisées à partir du patient ont permis de mettre en évidence la toxicité des collyres contenant des agents conservateurs comme le chlorure de benzalkonium. Des outils de mesure et des marqueurs spécifiques de l’inflammation infraclinique ont pu montrer les signes d’irritation potentiels que ces excipients provoquent, soit par un effet détergent sur le film lacrymal ou un effet cytotoxique sur les cellules de la conjonctive, soit par un effet pro-inflammatoire sur la surface oculaire. « On voit certains patients glaucomateux développer au bout de plusieurs années de traitement, des symptômes d’intolérance aux conservateurs sous forme de manifestations allergiques (eczéma, blépharite, conjonctivite) », précise le spécialiste. Ces effets secondaires peuvent conduire à une dégradation importante de la qualité de vie des patients et risquent de compromettre les chances de réussite de la chirurgie du glaucome.
Les recommandations de l’agence européenne.
Pour tous les critères (hyperémie, kératite ponctuée superficielle, démangeaison de la paupière, sensation d’œil sec, brûlure, douleur et inconfort à l’instillation…), on a constaté une baisse significative des signes et des symptômes oculaires après passage aux collyres sans conservateurs. Les dernières recommandations de l’agence européenne du médicament (EMEA) sont en faveur de ces nouveaux collyres qui démontrent la même efficacité avec une meilleure tolérance et une meilleure observance.
À l’avenir, trois stratégies sont possibles : les unidoses sans conservateurs, les membranes filtres ou le développement clinique de nouveaux conservateurs non toxiques. Convaincu de l’intérêt potentiel de ces nouveaux traitements ophtalmiques, les laboratoires MSD-Chibret proposent dans la gamme Cosopt, la première combinaison fixe d’un bêtabloquant et d’un inhibiteur de l’anhydrase carbonique en unidose sans conservateur.
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