Les bénéfices des anti-inflammatoires confirmés dans la dépression

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Publié le 20/10/2016

En analysant les données de vingt études sur les anticytokines, une classe d'anti-inflammatoires récente, des chercheurs britanniques ont constaté leurs bénéfices chez les patients souffrant de dépression.

Des chercheurs de l'université de Cambridge, en Grande-Bretagne, ont publié mardi, dans la revue « Molecular Psychiatry », les résultats d'une méta-analyse de 20 études sur les anticytokines. Ils se sont intéressés aux bénéfices secondaires potentiels des molécules et leurs conclusions confirment un effet antidépresseur significatif. C'est notamment le cas de l'adalimumab (Humira), l'étanercept (Enbrel), l'infliximab (Remicade) et le tocilizumab (Actemra, Roactemra). L'auteur principal de l'étude, le Dr Khandaker, y voit de nouvelles pistes pour le « tiers de patients dépressifs chroniques (qui) ne répondent pas aux traitements actuellement disponibles, qui ciblent tous un certain type de neurotransmetteur ». Selon leurs constatations, l'efficacité des anticytokines sur les syndromes dépressifs est indépendante de leur action sur l'affection physique des patients (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, rhumatisme psoriasique, psoriasis en plaques).

Comme le souligne « Le Quotidien du Médecin », cela fait plusieurs années que des preuves s'accumulent en faveur d'un lien entre dépression et inflammation du cerveau, d'où l'hypothèse déjà soulevée selon laquelle les anti-inflammatoires pourraient être bénéfiques dans la dépression. L'étude du Dr Khandaker est un premier pas vers une telle piste, mais il le dit lui-même, « il est encore trop tôt pour dire si les anticytokines peuvent être utilisés en clinique pour traiter la dépression ». Des essais cliniques sont nécessaires pour évaluer, notamment, leur efficacité et leurs effets secondaires « chez des patients dépourvus de maladies inflammatoires pour lesquelles les anticytokines ont été conçus ».