LE POIDS DE L’INFECTION par le VIH tend à se réduire dans les pays à faible ressource ou à revenus moyens, à mesure que les ressources consacrées à cette infection augmentent, indique le rapport annuel sur le VIH, édité par UNAIDS.
A l’heure actuelle, le VIH infecte environ 35,3 millions de personnes dans le monde. Les décès dus à ce virus ont diminué, passant de 1,7 million en 2011 à 1,6 million en 2012. A la fin 2012, 9,7 millions de personnes dans les pays les plus pauvres et ceux à revenus moyens avaient accès aux traitements anti-VIH. Ce nombre s’accroît de près de 20 % chaque année. Depuis 2001, il y a eu une réduction de 52 % du nombre annuel des nouvelles infections chez les enfants et de 33 % quand on combine les adultes et les enfants.
Le rapport mentionne également qu’en dépit d’un tassement des dons et subventions pour la lutte contre le VIH, qui demeurent proche du niveau de 2008, les dépenses domestiques à l’échelle des pays se sont accrues et comptent pour 53?% des ressources globales contre le VIH en 2012.
Une « guérison fonctionnelle?».
À la « Conférence on Retrovirus and Opportunistic infections » (CROI), une équipe de l’université du Massachusetts a rapporté le cas d’un nouveau-né de mère infectée par le VIH, né en juillet 2010, prématurément à 35 semaines de grossesse et traité dès 30 heures après la naissance par antirétroviraux (combinaison de zidovudine, lamivudine et néviparine sous forme liquide) à titre préventif. La mère n’avait pas reçu de traitement antirétroviral et n’avait pas eu de prise en charge en période prénatale. L’infection du nouveau-né a ensuite été confirmée au 2e jour de vie, sur deux échantillons sanguins testés par PCR (Polymerase Chain Reaction) ultrasensible. L’enfant est sorti de l’hôpital à l’âge d’une semaine, avec un traitement composé toujours de zidovudine et de néviparine, mais auquel était ajoutée une association de lopinavir et de ritonavir (cette combinaison est le traitement standard des enfants infectés par le VIH aux Etats-Unis). Les mesures de la charge virale plasmatique pendant les trois premières semaines ont montré la présence de l’infection. Cependant, à J 29, la charge virale avait chuté à moins de 50 copies/ml. Le traitement a été poursuivi jusqu’à l’âge de 18 mois (janvier 2012), moment où il a été arrêté pour des raisons peu claires. Toutefois, lorsque l’enfant a été revu en milieu spécialisé à l’automne, les prélèvements ont montré des niveaux de VIH indétectables (moins de 20 copies/ml) et l’absence d’anticorps anti-VIH.
Les tests ultrasensibles de détection de l’ARN viral et de l’ADN n’ont retrouvé alors que des taux extrêmement bas. L’enfant a continué à se développer normalement, sans traitement antirétroviral.
Une publication dans le « New England Journal of Medicine » portant sur le suivi de cet enfant, montre qu’à l’âge de 30 mois, l’enfant demeure indemne de la présence du virus aux examens biologiques.
La circoncision réduit la transmission.
Un groupe de chercheurs français, conduit par Bertrand Auvert (hôpital Ambroise-Paré) et ses collègues (Université Johns Hopkins et hôpital Bichat) a montré dans un groupe d’hommes circoncis, une réduction de 57 à 61 % du taux des nouvelles infections par le VIH, comparativement à des hommes non circoncis. Cette étude en « vie réelle », nommé Bophelo Pele, a été réalisée avec la participation de l’Agence Nationale de Recherche sur le Sida (ANRS), dans une population d’environ 110 000 adultes d’un bidonville d’Orange Farm en Afrique du Sud où une circoncision a été proposée à des hommes, âgés de 15 à 49 ans, dans le cadre d’un programme d’information et de prévention. Plus de 20 000 circoncisions ont ainsi été réalisées.
Par ailleurs, un échantillon de 3 338 hommes a été recruté dans la population du bidonville. Ils ont été invités à répondre à un questionnaire et à réaliser un dépistage du VIH. La proportion d’homme circoncis est passée de 12 % au départ (en 2007) à 53 % à la fin de l’étude (2012). Elle atteint 58 % chez les
15-29 ans. L’usage du préservatif n’a pas été significativement différent entre les deux groupes (circoncis ou non). Les résultats ont montré une diminution importante à la fois de l’incidence et de la prévalence des infections par le VIH chez les hommes circoncis. Les chercheurs ont calculé qu’en l’absence du programme de circoncision volontaire, la prévalence du VIH aurait été de 19 % plus élevée dans la population étudiée. L’effet est plus marqué chez les hommes les plus jeunes : la prévalence aurait été de 28 % plus élevée chez les 15-29 ans.
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