LORSQUE l’étude américaine WHI (Women’s Health Initiative) a conclu, en 2002, à un risque mammaire au cours du traitement hormonal de la ménopause, son utilisation a brutalement baissé aux États-Unis. La moindre incidence des cancers du sein qui s’en est suivie a créé une controverse. Cette chute est-elle le fait de l’arrêt des traitements ou simplement d’un relâchement dans les dépistages mammographiques ?
Les investigateurs du groupe WHI (Rowan T. Chlkebowski et coll.) ont donc analysé les données de l’essai clinique randomisé et de l’étude observationnelle de cohorte. Ils se sont également penchés sur l’adhésion des femmes à leur dépistage radiologique. Ils constatent que malgré l’arrêt des traitements estroprogestatifs, les participantes n’ont pas négligé la surveillance de leurs seins.
La durée de traitement.
Dans le groupe des femmes participant à l’essai clinique, hormonothérapie versus placebo, l’incidence des cancers mammaires a d’abord décru. Elle s’est ensuite élevée, selon la durée de l’exposition au traitement, pour chuter à nouveau après l’arrêt. Dans l’étude d’observation, l’incidence des cancers mammaires était, sous THS, d’emblée le double de celle relevée chez les femmes non traitées. Ce taux immédiat semble dû aussi à la durée de traitement. Dans les deux cas la chute rapide de l’incidence des cancers suggère une régression des formes précliniques.
Quant à la réalisation des mammographies, la phase post-intervention de l'essai clinique montre un recours inchangé à ce mode dépistage, avec des taux annuels identiques. La différence de 2 % enregistrée dans l’étude observationnelle, entre 2002 et 2003, ne peut à elle seule expliquer une chute de 43 % dans l’incidence des cancers. En outre, l’écart dans la fréquence des radiographies entre femmes traitées et non traitées est également resté constant dans le temps.
Autre argument, enfin, des études épidémiologiques menées entre 2002 et 2005 montrent que le déclin du cancer mammaire a essentiellement concerné les femmes de 50 à 69 ans.
Autant d’arguments qui incitent les auteurs à conclure que « ces données confortent l’hypothèse selon laquelle la réduction récente de l’incidence des cancers mammaires parmi les femmes de certains groupes d’âge aux États-Unis est liée de façon prédominante à une régression de l’utilisation des associations estrogène plus progestatif ».
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