LA RENTRÉE s’amorce à peine qu’un nouveau durcissement des conditions de commercialisation du tabac est évoqué sous la forme d’une augmentation des prix (près de 6 % pour un paquet de cigarettes) et l’instauration d’un habillage uniforme - « générique » - des produits. Une bonne nouvelle pour tous ceux qui sont engagés dans la lutte contre le tabagisme. Une annonce qui devrait satisfaire également les fabricants de substituts nicotiniques, bien que certains estiment la hausse des prix trop frileuse : « Ces mesures vont dans le bon sens même si la véritable incitation serait plutôt à attendre d’une augmentation à deux chiffres », déclare Laure Le Bourhis, chef de produit Nicorette chez Johnson & Johnson.
Parler de l’addiction et des moyens de la combattre est, dans tous les cas, une démarche positive pour le fumeur qui cherche à s’arrêter. « Les campagnes de communication sur le sevrage tabagique sont un des facteurs de relance des ventes de substituts nicotiniques. » D’autres informations sur le sujet gagneraient aussi à être relayées plus souvent. Ainsi la prise en charge à hauteur de 50 euros par personne (150 euros pour les femmes enceintes) qu’offre l’assurance-maladie sur les dépenses d’une année en produits de sevrage tabagique. « C’est une mesure très incitative dont beaucoup de personnes n’ont pas conscience et qui pourrait être mise en avant plus systématiquement à l’officine. »
Les campagnes antitabac mises à part, beaucoup de leviers gouvernent l’évolution du marché des substituts nicotiniques. La prescription en est un dont la forme patch bénéficie tout particulièrement. Premier segment en valeur occupant presque la moitié des ventes du rayon, les dispositifs transdermiques marquent cependant le pas au début de l’année 2012, enregistrant même un recul de 7 %. Il faut dire que l’année 2011 avait été particulièrement faste pour les patchs, ayant alors bénéficié des reports de prescription liés au déremboursement du médicament Champix – et peut être aussi de la mauvaise presse faite à la varénicline. Les formes orales des substituts ont un peu mieux fait.
Dynamisme des comprimés.
Secondes du marché par ordre décroissant d’importance, les gommes à mâcher ont vu leurs ventes se stabiliser. Le segment, arrivé à maturité, réussit à fidéliser ses consommateurs mais éprouve de la difficulté à en recruter de nouveaux. Les inhaleurs, pour leur part, forment une catégorie trop confidentielle pour influencer le comportement du marché. Les comprimés à sucer, en revanche, connaissent un succès grandissant auprès de la clientèle et apportent au rayon un dynamisme salutaire. Discrets, faciles à utiliser puisqu’ils ne nécessitent pas de respecter des pauses lors de leur consommation pour être efficaces, ils font preuve de praticité autant que d’innovation. En témoignent les comprimés NiquitinMinis (GSK Santé Grand Public) au goût cerise, lancés en novembre 2011. Présenté pour la première fois à la fin 2008, le concept NiquitinMinis mettait en œuvre un comprimé de petit format (1,5 mg, 4 mg), à dissolution rapide (10 minutes) et conditionné dans un étui « nomade ». Des comprimés de 2 mg et 4 mg à dissolution plus lente (30 minutes) viennent compléter la gamme Niquitin qui abrite également des patchs transparents (21 mg/24 heures).
Une caractéristique également à l’honneur chez Johnson & Johnson qui met l’accent sur la discrétion de son dernier patch Nicoretteskin. Semi transparent et proposé en 3 dosages (10 mg, 15 mg, 25 mg/16 heures) adaptés aux différents besoins du fumeur, le dispositif s’inscrit dans la gamme Nicorette composée de gommes à mâcher (2 mg, 4 mg), comprimés (Microtab 2 mg) et inhaleurs. Il vise les hommes mais aussi les femmes auxquelles il propose un accompagnement sur mesure destiné à assurer au sevrage tout son succès. Spécifiquement ciblée par les fabricants, la population des fumeuses est de plus en plus concernée par les risques liés au tabac. Près de 24 % des femmes (de 15 à 85 ans) sont des fumeuses quotidiennes contre 30 % des hommes - 11,8 millions* de fumeurs réguliers en France - mais la mortalité due au tabac diminue chez ces derniers alors qu’elle augmente dans la population féminine. En tout, ce sont plus de 70 000 décès que génère chaque année la première cause de mortalité évitable en France, à savoir le tabagisme.
Pour autant, les fabricants préfèrent mettre en avant les bénéfices à l’arrêt du tabac et cherchent à développer les moyens les plus divers pour l’accompagner. Ainsi, Pierre Fabre Santé décline-t-il deux dosages (1,5 mg, 2,5 mg) dans sa gamme de pastilles à sucer Nicopass qui vise différents profils de besoins et différents schémas de sevrage (abstinence temporaire ou stratégie d’arrêt). La gamme Nicopatch, leader sur le segment des dispositifs transdermiques, propose pour sa part trois dosages différents (7 mg, 14 mg, 21 mg/24 heures). Novartis Santé Familiale, enfin, référence la gamme Nicotinell qui abrite des timbres en 3 dosages (7 mg, 14 mg, 21 mg/24 heures), des gommes à mâcher et des comprimés à sucer (1 mg, 2 mg).
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