CHEZ L’ENFANT, les difficultés respiratoires au cours du sommeil augmentent le risque de troubles du comportement.
« Votre enfant ronfle-t-il ? Respire-t-il par la bouche en dormant ? Fait-il des pauses respiratoires ? », ces trois questions, vous les posez aux parents inquiets du sommeil de leur enfant, et à juste titre. Vous les posez peut-être moins spontanément en cas de troubles du comportement. Et pourtant, ce petit interrogatoire en vaudrait la chandelle. Des chercheurs de la Yeshiva University viennent en effet de montrer que le trouble avec déficit de l’attention et hyperactivité (TDAH) est plus fréquent en cas de difficultés respiratoires lors du sommeil. D’après l’équipe new-yorkaise qui a suivi plus de 11 000 têtes blondes pendant six ans, ces enfants seraient ainsi plus enclins à être agressifs, hyperactifs et indisciplinés, et à présenter des difficultés relationnelles avec leurs camarades, « de 40 à 100 % (...) à l’âge de 7 ans par rapport à ceux respirant bien », précise le Dr Karen Bonuck, chercheur.
Que ce soir pour la respiration ou le comportement, l’étude s’appuie sur les données recueillies auprès des parents. Le premier critère était évalué à intervalles réguliers de l’âge de 6 mois à environ 5 ans (69 mois), le second à 4 et à 7 ans à l’aide d’un questionnaire de référence, le Strengths and Difficulties Questionnaire (SDQ). Près de 15 variables pouvant être des biais potentiels (statut socio-économique, tabagisme maternel au 1er trimestre, etc.) ont été prises en compte pour contrôler les résultats.
Les enfants dont les symptômes sont apparus précocement à 6 ou 18 mois étaient respectivement 40 et 50 % plus à risque de présenter des troubles du comportement à l’âge de 7 ans. Ceux ayant les troubles comportementaux les plus sévères étaient ceux dont les symptômes respiratoires avaient été retrouvés tout au long de l’étude.
Pour expliquer ces observations, les chercheurs avancent plusieurs hypothèses : baisse de l’oxygénation du cortex préfrontal et augmentation du dioxyde de carbone, sommeil moins réparateur, déséquilibre d’échanges cellulaires et chimiques. Mais quel que soit le mécanisme en cause, il est conseillé de prendre contact avec un ORL, puisque la chirurgie est le traitement de première intention des troubles respiratoires sévères en cas d’hypertrophie des amygdales et des végétations. Autre cas de figure, la perte de poids peut être bénéfique chez les enfants obèses.
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