SELON L’ÉTUDE IFOP/LILLY, 41 % des hommes interrogés déclarent avoir eu des troubles de l’érection, tandis que seulement 31 % des femmes témoignent de dysfonction érectile chez leur partenaire. Ce hiatus au sein même du couple s’explique par des différences d’interprétation de la « panne ». Selon le Pr Pierre Costa, du CHU de Nîmes « on parle de troubles de l’érection lorsque ces troubles se produisent cinq à six fois d’affilée et se prolongent au-delà de trois mois ». Le facteur environnemental est davantage évoqué par les femmes (50 % vs 38 % des hommes). En fait, l’origine psychologique gêne l’homme dans la mesure où elle le fragilise, il préfère alors parler de problème d’origine physique. Les femmes sont plus promptes à dédramatiser la situation (68 %) et se sentent plus gênées que frustrées. Elles sont majoritairement positives et rassurantes et tiennent des propos apaisants, « ce n’est pas grave ». Les hommes sont moins confiants, ils s’angoissent et 36 % évoquent leur frustration (surtout ceux de la tranche d’âge 35-49 ans). Les deux sexes culpabilisent et s’inquiètent de la même manière mais, paradoxalement, les femmes s’inquiètent plus des conséquences des troubles sur leur vie de couple. Elles se remettent immédiatement en cause et s’interrogent sur la réalité de l’amour ; une femme sur dix craint la rupture. En fait, la peur que l’autre s’en aille est partagée, mais l’homme pense au futur, « si je n’assure plus, elle va finir par me quitter », alors que la femme est dans le présent et vit un moment, « il ne m’aime plus ». Ils ne sont pas dans le même espace-temps et leurs réactions sont décalées. « Leur façon de gérer les événements est également différente, indique le Pr Costa. Il y a plus de franchise chez la femme, et, fidèle à sa psychologie protectrice, elle est naturellement portée vers l’échange et la discussion pour laisser une chance au couple, alors que l’homme va faire semblant et imaginer qu’on lui en veut, bref ne pas vouloir qu’on l’aide. »
Trouver les bons mots au bon moment.
Parmi les solutions envisagées, plusieurs éléments indiquent une volonté d’aborder de concert la question, et 73 % des personnes interrogées attendent quelque chose de leur partenaire. Cependant, les chiffres font état d’une inaction partagée : la moitié des hommes et des femmes succombent à la tentation de ne rien faire. L’attitude d’éviction concerne près d’un quart des répondants, toutefois la prédisposition au dialogue est plus forte parmi les femmes (62 % vs 55 % des hommes) et une large majorité (58 %) souhaite pouvoir en parler avec son partenaire. « Le mieux pour aborder le sujet est de l’englober, conseille le Dr Catherine Solano (hôpital Cochin, Paris). Le problème est un problème de couple, l’homme n’est pas seul en cause et le fait d’en parler crée de l’intimité. » La partenaire ne doit pas laisser l’homme s’enfermer, lui faire des reproches ni augmenter la pression de l’échec. « Le challenge de la femme d’aujourd’hui est de rendre à l’homme son estime, de le valoriser, de rester en phase avec lui et de maintenir un lien d’amour et de confiance pour l’aider à se reconstruire », ajoute le Pr Costa. Les moments privilégiés du dialogue sont diversement appréciés : les hommes préfèrent aborder le sujet à chaud (40 %), alors que les femmes misent davantage sur un échange plus éloigné, avec plus de recul (36 %). La consultation est loin d’être une attitude immédiate pour le couple, mais la femme est le véritable moteur vers une médicalisation du problème qui, bien souvent, est bénin. Elles sont 27 % à souhaiter consulter un professionnel de santé avec leur partenaire, 44 % souhaitent s’adresser en priorité à leur médecin traitant (vs 60 % des hommes), 20 % à un sexologue (vs 13 %), 17 % à un urologue (vs 20 %) et 1 % à leur pharmacien.
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