« LES RÉSULTATS de cette enquête n’ont rien de surprenant, ce sont les mêmes que ceux obtenus par l’étude de l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) parus il y a deux mois. Tous les items mesurés sont à la hausse et on est encore certainement en-dessous de la vérité », explique Jean Lamarche, président de l’association Croix Verte et Ruban Rouge. Si ce n’est pas une surprise, Stéphane Robinet, président de l’association Pharm’Addict, se dit, lui, choqué de voir la France numéro 1 du classement en termes de consommation de cannabis chez les 15-16 ans. « Le pourcentage de consommateurs ne m’étonne pas, mais ce classement est choquant au regard des objectifs poursuivis par l’État. De toute évidence, la politique uniquement répressive, fondée sur la loi de 1970 qui pose comme seule alternative la prison ou l’obligation de soins, est totalement inefficace. » Un avis partagé par René Maarek, titulaire à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et secrétaire de Pharm’Addict. « Quand des gamins n’ont pas de boulot ou une vision très noire de leur avenir, la répression ne leur fait pas peur, ils sont plutôt dans la provocation ou dans le déni de la justice. » L’association préconise une politique plus éducative et pose à nouveau la question de la légalisation du cannabis pour « assainir le terrain » et provoquer l’effondrement des « bandes qui organisent le trafic ».
Le plus inquiétant, pour Stéphane Robinet, reste l’augmentation nette de la consommation d’alcool partout en Europe. La France ne fait pas exception, mais le problème vient du fait que cette consommation fait partie de la culture française, elle est souvent valorisée et n’est pas perçue comme un véritable danger. De plus, la dichotomie entre drogues licites et illicites donne l’impression de différencier ce qui est dangereux de ce qui ne l’est pas.
Dans ce contexte, le pharmacien a un rôle à jouer, mais il est souvent peu ou mal formé pour intervenir correctement, souligne Jean Lamarche, qui prône la création d’un diplôme d’addictologie. « Son accessibilité devrait en faire un interlocuteur privilégié, mais sa formation initiale aborde peu cet aspect », regrette Stéphane Robinet. Il n’y est pas sensibilisé et n’est pas incité à participer aux formations continues sur le sujet. « J’espère que la loi HPST, et les nouvelles missions qui en découlent, vont le pousser à s’y investir, à entrer dans les réseaux de soins avec d’autres professionnels. Il a les compétences pour expliquer aux consommateurs et aux parents l’effet des substances et leurs risques, et pour les orienter dans le système de soins. »
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