L'université de Chicago publie une étude portant sur plus de 900 médicaments prescrits à près de 150 millions de patients pendant 11 ans. Dix références sont « associées à un risque accru de tentatives de suicide », selon les résultats.
Chaque année, 800 000 décès par suicide sont recensés dans le monde selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), un taux en augmentation depuis 16 ans. Majoritairement lié à l'existence d'un trouble psychiatrique, le risque de suicide peut également être augmenté par la prise de certains traitements, comme le montre une étude menée par l'université de Chicago. Les chercheurs ont évalué 922 médicaments de prescription pris par près de 150 millions de personnes aux États-Unis, sur une période de 11 ans (2003-2014). À partir d'une base de demandes de remboursement de frais médicaux, ils ont pu comptabiliser les tentatives de suicide (TS) commises dans les 3 mois précédant la prescription et dans les 3 mois suivant la prise du médicament. En croisant ces chiffres, 10 spécialités sont « associées à un taux accru de TS » selon les résultats publiés dans « Harvard Data Science Review ». Dans cette liste, on retrouve certaines molécules commercialisées en France : deux benzodiazépines (alprazolam et diazépam), la prednisone, l’azithromycine (antibiotique) et la prométhazine. Les autres molécules ou associations impliquées ne sont pas disponibles dans l'Hexagone. Il s'agit de deux myorelaxants (cyclobenzaprine et carisoprodol) et trois associations (paracétamol/hydrocodone, paracétamol/butalbital/caféine, codéine/prométhazine).
À l’issue de ces travaux, les scientifiques américains ont également dressé une liste de 44 médicaments, qui a contrario, sont « associés à une diminution du nombre de TS ». On y recense plusieurs antidépresseurs (fluoxétine, escitalopram, mirtazapine), un anxiolytique (hydroxyzine), la gabapentine, des spécialités indiquées dans le traitement de l'alcoolodépendance (naltrexone, disulfirame) mais aussi l'acide folique. En tout, 30 des 44 médicaments de cette catégorie sont des antipsychotiques approuvés mais pas encore validés pour les patients suicidaires. « Si les essais cliniques portant sur ces médicaments confirment des effets réels, nous pourrions envisager d’en utiliser certains pour traiter ces personnes », en conclut le principal auteur de l'étude.
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