Chimiquement, les statines existent sous deux formes : une forme acide active et une forme inactive. Toutes les statines de seconde génération sont administrées sous leur forme acide, seules les anciennes comme la simvastatine sont utilisées sous leur forme inactive. Le groupement lactone situé sur la partie active de la molécule étant fermé, son ouverture doit être catalysée dans le foie ou le plasma pour que la statine soit activée. Le processus inverse existe également : la forme acide peut être transformée en une forme inactive.
Chute de la production d’ATP
Selon les travaux de l’équipe du Pr Frans Russel, du centre médical Université Radboud, à Nimègue (Pays-Bas) publiés dans « Cell Metabolism », cette forme inactive peut interférer avec les voies métaboliques des mitochondries. En observant des cellules musculaires de souris, les chercheurs ont calculé que la forme inactive, avec un groupement lactone fermé, diminuait trois fois plus la production d’ATP par les mitochondries, en inhibant le complexe III de la chaîne respiratoire de la mitochondrie. Ces données ont été ensuite confirmées par l’examen de biopsies musculaires de patients sous statines qui se plaignaient de douleurs. « Ces recherches pourraient permettre la mise au point de nouvelles classes de molécules hypocholestérolémiantes, ou encore des traitements capables de contrer les effets indésirables des statines sur les muscles », estime le Pr Russel. Les auteurs souhaitent que des études complémentaires soient menées pour évaluer les effets des différentes statines, et pour identifier des facteurs prédictifs. « Les différences interindividuelles en matières de conversion enzymatique des statines dans leur orme inactive pourrait expliquer les différences de sensibilité entre les patients », conclut le Pr Russel.
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