Outre les parabènes, d’autres substances chimiques sont soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens. C’est le cas du bisphénol A, des phtalates ou encore des alkylphénols. « On accuse ces substances d’avoir des effets sur la fertilité, mais aussi de provoquer des cancers », explique le Dr Claude Monneret, directeur de recherche émérite du CNRS en chimie thérapeutique et membre de l’Académie nationale de pharmacie. En novembre 2010, l’Union européenne a d’ailleurs décidé d’interdire la fabrication de biberons contenant du bisphénol A à partir de mars 2011 et leur importation et leur commercialisation à partir de juin 2011. « Le problème est qu’il existe très peu d’études épidémiologiques chez l’homme, pointe le Dr Monneret. Et, pour confirmer un risque de cancers liés à ces substances, il faudrait un recul d’au moins cinq ou dix ans. Le risque n’est pas exclu, mais il n’existe pas de preuve actuellement. »
Le Dr Monneret souligne par ailleurs que, parmi tous les perturbateurs endocriniens potentiels, « les parabènes sont ceux pour lesquels le moins de signaux alarmants ont été relevés. Le rapport bénéfice/risque est en leur faveur », ajoute-t-il. Pour lui, il est urgent de mener des études complémentaires, notamment pour élucider leurs mécanismes d’action, encore mal connus. « L’étude Elfe, qui va suivre 20 000 enfants nés en 2011 pendant 20 ans, permettra de mesurer la présence de composés chimiques dans leur sang et d’obtenir ainsi des données pour travailler », estime-il.
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