LES FRANÇAISES, qui peuvent prétendre à une espérance de vie à la naissance de 84,4 ans, déclarent plus de maladies que les Français. Un quart de celles qui décèdent avant 65 ans, environ 8 000 en 2005, le doivent à des comportements à risque. Pour le cancer du poumon, majoritairement masculin (80 %), le taux de décès a quasiment doublé en quinze ans, tout en baissant chez les hommes. En ce qui concerne les maladies cardio-vasculaires, « moteur » de la mortalité féminine devant les tumeurs – 31,1 % contre 23,4 % – 2 femmes sur 5 accusent une surcharge pondérale et sur 10 une obésité. La prévalence du diabète est également en hausse, à 3,2 %) et l’hypertension artérielle est fréquente (28 %).
Au chapitre de la sexualité, alors que l’âge de la première relation, 17,6 ans, se rapproche de celui des hommes, 17,2 ans, et que le nombre de partenaires (4,4) au cours de la vie a été multiplié par 2,5 en trente-cinq ans, la contraception demeure sans effet notable sur le recours à l’IVG, l’un des plus élevés d’Europe (15 pour mille), augmentant même chez les mineures. À cela s’ajoute une progression régulière des infections sexuellement transmissibles, amorcée au début de l’actuelle décennie.
Les femmes sont aussi plus exposées aux violences sexuelles, 11 % en ayant subi au cours de leur vie contre 3 % des hommes, violences suivies une fois sur deux de blessures et, chez une victime sur 5, de tentative de suicide.
La dépression pèse lourd (lire aussi page 9), d’autant que de 3 à 4 dépressives sur 10 restent sans traitement. Les épisodes dépressifs et les troubles bipolaires et anxieux, reconnus en ALD (affections de longue durée), concernent dans 70 % des cas la population féminine. Quant aux risques psychosociaux, ils sont nettement plus répandus chez les Françaises. Tandis que la vieillesse leur apporte davantage de problèmes d’incapacités (64 %) et d’affections chroniques. Sur les 600 000 personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, 400 000 sont des femmes. Et bien qu’elles consomment plus de médicaments et de soins, 16,5 % se privent de consultations chez le médecin, contre 11,7 % des hommes.
Trois mesures.
Forte de ces données, Roselyne Bachelot veut renforcer la situation des Françaises les plus fragiles. Trois mesures vont être mises en place. Les pilules de 3e génération, qui représentent 50 % des contraceptifs oraux utilisés, feront l’objet d’un remboursement à l’automne (la loi de financement de la Sécurité sociale 2009 prévoit d’étudier les moyens d’améliorer le remboursement des contraceptifs). Une « consultation de longévité » pour les 60-65 ans – tranche d’âge correspondant à la cessation d’activité professionnelle –, qui s’inscrit dans le plan Bien vieillir 2007-2009, sera expérimentée dans le Val-de-Marne, le Finistère, le Bas-Rhin et l’Hérault, et généralisée à partir de 2010, un référentiel étant en préparation, à l’initiative du Dr Jean-Pierre Aquino. Elle promouvra des actions de prévention adaptées (activité physique, nutrition, sommeil, hygiène de vie), de dépistage précoce (cancers du sein et colo-rectal, ostéoporose) et le bon usage des psychotropes. Enfin, l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé) se dotera sur son site (www.inpes.sante.fr) d’une rubrique « santé des femmes » et éditera une brochure analysant les grandes étapes de la vie au féminin (adolescence, grossesse, ménopause, vieillesse, etc.) au regard de l’état de bien-être.
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