Cela n’était pas arrivé depuis 2013. Le taux d’atteinte des objectifs de maîtrise médicalisée des prescriptions a été globalement dépassé en 2017. Comme le révèlent les données provisoires à fin 2017, présentées au conseil de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM) le 15 mars, alors que 700 millions d’euros d’économies étaient initialement attendus sur l’année 2017, 708 millions ont été effectivement atteints, grâce aux efforts réalisés par les prescripteurs, incités par les ROSP (rémunérations sur objectifs de santé publique).
Ces pressions sur les volumes de prescriptions restent cependant inégales. Car si les prescripteurs ont « fait le job » dans cinq classes de dépenses, leur vigilance s’est relâchée sur cinq autres. Sur les économies qu’ont leur demandaient, les réductions les plus importantes qu’ils ont accomplies concernent les antibiotiques et les biothérapies. Ils ont ainsi permis de réaliser 39 millions d’économies sur les dépenses en antibiotiques alors qu’on ne leur en réclamait que 20 millions. De même pour les biothérapies, domaine dans lequel le volume d’économies demandé a pratiquement été doublé. Dans le traitement de l’HTA, ce sont 71 millions d’euros qui ont pu être économisés contre 50 millions initialement prévus. Et tandis que les réductions des dépenses en soins infirmiers et dépenses de massokinésithérapie étaient estimées à 50 millions, la barre des 144 millions a pu être franchie, soit un taux de 287 % !
Perte de chances dans l’iatrogénie
Le score est moins bon en revanche pour les prescriptions de statines qui n’ont pu atteindre que 67 % du volume ciblé par les mesures d’économies. Même chose pour les économies en antiagrégants plaquettaires qui ne parviennent à se hisser qu’à 63 % de l’objectif fixé, ou encore les antidiabétiques. Dans cette classe de produits, les dépenses ont pu être jugulées à hauteur de 50 millions au lieu de 60 millions d’euros initialement prévus. Dans la catégorie des produits chers, hormones de croissance et autres médicaments onéreux n’enregistrent que respectivement 7 et 12 millions d’euros d’économies, contre 10 et 20 millions attendus.
La traditionnelle lanterne rouge revient aux dépenses de transports. Ainsi, alors qu’un effort était demandé à hauteur de 75 millions, 36 millions d’économies seulement ont pu être atteintes. Cependant, les praticiens de ville ont joué le jeu, 32 millions ont été réalisés sur leur enveloppe contre 25 millions prévus. C'est donc l'hôpital, une nouvelle fois, qui doit être pointé du doigt.
Enfin, autre domaine où la marge de progression demeure importante : la qualité de la prescription chez la personne âgée, et notamment la lutte contre l’iatrogénie. Alors que 90 millions d’euros d’économies auraient dû être réalisés en 2017, 29 % seulement, soit 26 millions d’euros, ont pu être engrangés. Mais c’était avant l’introduction du bilan partagé de médication.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques