LES SIGNES extrapyramidaux (EPSs), fréquemment associés à une maladie d’Alzheimer (MA), restent mal décrits. Quelle est leur fréquence dans la MA ? Ont-ils des facteurs de risque ? Les EPSs ont-ils un impact au cours du temps sur l’évolution de la maladie, voire sur le déclin cognitif ?
Pour mieux comprendre leur signification, Florence Portet (Inserm U888 à Montpellier), Yaakov Stern et coll. (université de Columbia à New York) se sont livrés à une étude longitudinale observationnelle sur une cohorte communautaire, en recrutant les cas incidents qui avaient eu un examen avant le diagnostic de MA. Les chercheurs se fondaient sur plusieurs notions, selon lesquelles : les modifications pathologiques de la MA sont présentes dans le cerveau bien avant l’apparition clinique des symptômes de démence ; les patients souffrant de MA peuvent présenter des symptômes moteurs prodromiques avant que le diagnostic clinique de démence soit posé ; et les taux de déclin cognitif chez les cas incidents inclus dans l’étude sont similaires avant et après le diagnostic clinique de démence.
L’étude s’est tenue dans la cadre du « Washington Heights Hamilton Heights Inwood Columbia Aging Project ». Elle a donné lieu au recrutement de 388 patients constituant des cas incidents de MA. L’âge moyen de ce groupe est de 79 ans et 71,4 % des participants sont des femmes.
Une échelle d’évaluation spécialisée validée.
Les scientifiques ont utilisé une échelle d’évaluation spécialisée validée, la « Unified Parkinson’s Disease Rating Scale ».
Des EPSs ont été détectés chez 12,3 % des patients du groupe lors de la première évaluation et chez 22,6 % lors de la dernière évaluation.
Les variables potentiellement influentes ont été prises en compte. Une équation avec ajustement multivarié montre que le score total des EPSs s’accroît au cours de l’évolution à un taux annuel de 1,3 %. Le risque relatif pour les femmes est de 1,57 (p = 0,03), il est de 1,03 pour les patients les plus âgés (p = 0,02).
Pour les patients ayant des EPSs à l’inclusion, le déclin cognitif est significativement plus rapide, avec un RR de 2,07 (p = 0,001). On note que les symptômes d’EPSs présents à la base sont associés à des performances cognitives plus détériorées à la base aussi.
Pathogénies similaires ?
La comparaison avec les autres formes de syndromes extrapyramidaux mon?tre que le tremblement de repos est moins souvent présent dans les EPSs associés à la MA et que ce tremblement, lorsqu’il existe, n’augmente pas avec le temps.
Les signes extrapyramidaux et la MA peuvent partager des pathogénies similaires. On peut invoquer le dépôt de plaques séniles dans le putamen, le noyau caudé et la substance noire ; et aussi la perte neuronale. Finalement, les observations en matière de MA et de syndrome extrapyramidal montrent que « la présence de l’un augmente la probabilité d’avoir l’autre », notent Florence Portet et coll.
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