RÉUNIE jeudi dernier, la commission d’AMM s’est penchée sur le rapport bénéfice-risque d’Hexaquine (et autres traitements à base de quinine), médicament prescrit de longue date dans les crampes musculaires nocturnes. Les experts se sont interrogés sur une remise en cause éventuelle de l’intérêt de ce traitement. Ils « se sont montrés prêts à imaginer un retrait potentiel », a expliqué au « Quotidien » Daniel Vittecoq, président de la commission. Aucune décision n’a encore été prise et le dossier sera revu prochainement.
Le constat est que quelque 500 000 personnes reçoivent ce traitement en France, pourquoi ? S’agit-il d’une spécificité française ? Pour éclairer leur réflexion, les membres de la commission vont se retourner vers les conditions d’utilisation de la molécule au Royaume-Uni et en Allemagne, ainsi que vers les causes du retrait d’Hexaquine du marché américain. Il est possible, outre-Atlantique, qu’ait été invoquée une surmortalité chez les sujets déficients en G6PD, beaucoup plus nombreux qu’en France. « Il existe une dualité de perception de ce traitement entre le milieu universitaire et celui de la médecine de ville », a ajouté Daniel Vittecoq.
À l’heure actuelle, le mode d’action de la molécule n’est pas précisément connu. Les études ont été menées essentiellement chez des sujets de moins de 50 ans, mais la majorité des prescriptions est réalisée chez des patients plus âgés. Les experts reconnaissent une faible part de toxicité par rapport au nombre d’unités vendues, mais peut-être y a-t-il une sous-notification des effets indésirables. Daniel Vittecoq rappelle qu’il existe pour la quinine des risques allergiques et cardiaques reconnus.
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