LE 3e Œil serait-il la langue ? Voilà ce que suggère la prouesse médicale réalisée outre Manche sur le caporal Craig Lundberg. En 2007, ce soldat anglais, en mission en Irak, avait perdu la vue après l’explosion d’une grenade. C’est cet homme de 24 ans qu’a choisi le ministère britannique de la Défense pour être le premier au Royaume-Uni à tester le BrainPort. Un appareil, dont la vocation est de permettre à un non voyant de recouvrer un semblant de fonction visuelle grâce à sa langue.
Dès les années soixante, le Dr Paul Bach-y-Rita avait eu l’idée d’une substitution sensorielle car, disait-il, « on ne voit pas avec nos yeux, on voit avec notre esprit ». Le concept consiste à utiliser les nerfs de la langue pour transmettre des impulsions électriques en lieu et place de la rétine. Depuis son origine, le principe de Bach-y-Rita a bénéficié des évolutions technologiques et notamment des progrès immenses en matière de miniaturisation électronique. Concrètement, le dispositif utilisé par Craig Lundberg est constitué d’une mini-caméra intégrée à des lunettes de soleil, elles-mêmes reliées par un câble à une sucette en plastique. Les images captées par la caméra sont transformées par un microprocesseur en impulsions électriques qui sont envoyées à la sucette placée dans la bouche du non-voyant. C’est l’intensité de ces impulsions qui permettent à Craig Lundberg de « voir » son environnement immédiat. Bien sûr, la traduction en objets visuels des messages électriques nécessite un apprentissage : « La personne doit apprendre à traduire les impulsions électriques en une idée d’objet et de forme. Mais quand le procédé est acquis, cette translation devient automatique », précise Le Dr Aimée Arnoldussen, neuro-scientifique qui a repris le flambeau du Dr Paul Bach-y-Rita.
Lorsqu’on demande à l’ancien militaire de décrire ce qu’il voit grâce à la « sucette magique », celui-ci explique : « Vous obtenez les silhouettes et les formes des objets. C’est en noir et blanc, donc on a une image en deux dimensions. Quant à la sensation, c’est un peu comme lécher une pile de neuf volts ou manger des bonbons pétillants ».
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