À veille de la semaine mondiale de la vaccination, le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur l’immunisation de l’organisation mondiale de la santé a révisé ses recommandations concernant le vaccin contre la Dengue Dengvaxia, produit pas Sanofi. L’OMS demande que l’on réserve désormais son utilisation aux patients ayant déjà été contaminés par le passé.
« Le groupe de travail a désormais des indications claires que le vaccin doit être utilisé exclusivement, ou presque exclusivement, chez des patients qui ont déjà été infectés par la dengue », résume le Dr Cravioto. Une telle décision implique que les prochaines campagnes de vaccination nécessitent qu’un test soit réalisé pour contrôler la séropositivité des candidats à la vaccination. Ces « tests sérologiques n’existent pas encore mais nous avons de bons espoirs qu’ils soient développés dans les années à venir », précise le Dr Cravioto qui a renouvelé la confiance du groupe d’experts dans le vaccin de Sanofi : « Il présente un véritable intérêt de santé publique s’il est employé selon nos recommandations », a-t-il rappelé.
Questionné sur le risque de voir pareilles recommandations « tuer économiquement » le vaccin, le Dr Joachim Hombach (secrétaire exécutif du SAGE) a répondu que la première mission du SAGE est « de maximiser le bénéfice et de minimiser le risque que représente la vaccination », ajoutant que les questions d’exploitation commerciale du vaccin ne « figurent pas parmi leurs préoccupations ». Dans les recommandations précédentes du SAGE, en juillet 2016, les experts préconisaient l’organisation de campagnes de vaccination seulement dans les régions où la séroprévalence est supérieure à 70 %, et la déconseillait dans les régions où elle est inférieure à 50 %. Cette décision s’inscrit dans une actualité troublée pour le vaccin de Sanofi, dont l’utilisation a été suspendue aux Philippines, où les autorités accusent le Dengvaxia d’être à l’origine de plusieurs décès.
Polio, rougeole, rubéole
Le SAGE s’est également prononcé sur le vaccin RTS,S (Mosquirix) contre le paludisme, développé par GSK. « Nous avons dessiné les contours de nouvelles études, qui débuteront bientôt, dont le but sera de vérifier la sécurité et surtout la faisabilité de campagnes de vaccination requérant un schéma en 4 doses dans les régions touchées par le paludisme », explique le Dr Cravioto.D’autres sujets ont été évoqués à l’issue de cette réunion du SAGE. « Le dernier kilomètre de l’éradication de la poliomyélite nous prend plus de temps que prévu, a reconnu le Dr Cravioto, il faut maintenant réévaluer le temps qu’il nous faudra pour éliminer le poliovirus. » Le retour de la rougeole et de la rubéole dans plusieurs régions inquiète également les experts. « Le plus préoccupant est la situation du Venezuela et du Brésil où un grand nombre de cas mettent en danger le statut de régions exemptes du virus, indique le Dr Cravioto. Nous appelons à l’organisation de nouvelles campagnes de vaccination, car nous ne sommes pas du tout sur le chemin de l’élimination de ces deux
maladies. »
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