À partir d'aujourd'hui, l'usage du tramadol pour raison médicale est interdit en compétition dans toutes les disciplines du cyclisme. Si la molécule n'est toujours pas interdite par l'Agence mondiale antidopage, l'Union cycliste internationale (UCI) prévoit une série de sanctions en cas de contrôle positif.
Déjà pointé du doigt dans le dernier rapport de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) comme étant l'opiacé le plus impliqué dans les intoxications, le tramadol se retrouve à nouveau sous les feux des projecteurs pour de mauvaises raisons. Cette fois, c'est l'Union cycliste internationale (UCI) qui en fait sa bête noire. Détourné par des coureurs pour mieux résister à la souffrance, le tramadol a également pour effet de diminuer l'attention et d'être addictif. Dans un long article, « RMC Sport » rappelle ainsi le « flash-back douloureux » du printemps 2014 et « le début de la campagne des classiques flandriennes » qui a vu un nombre de chutes particulièrement élevé. Parmi les coureurs violemment tombés, on se souvient du sprinter allemand André Greipel et de quatre de ses coéquipiers. Les déclarations du médecin de l'équipe belge à cette époque, Jan Matthieu, marque alors les esprits : « Le tramadol n'explique bien sûr pas toutes les chutes, mais c'est un médicament qui agit sur le système nerveux central et engendre de sérieux problèmes de concentration. »
Dont acte ? Non. Malgré la demande des équipes membres du Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC), l'Agence mondiale antidopage a encore refusé récemment de placer le tramadol sur sa liste de produits interdits, souligne « RMC Sport ». Mais l'UCI n'a pas fait la sourde oreille en prenant la décision, en juin dernier, d'interdire l'usage du tramadol pour raison médicale pour tout coureur cycliste prenant part à une course inscrite au calendrier national ou international, à partir du 1er mars 2019. En cas d'infraction, le coureur sera disqualifié et écopera d'une amende de 1 000 francs suisses (880 euros), augmentée à 5 000 francs suisses (4 400 euros) si le coureur fait partie d'une équipe enregistrée à l'UCI. En cas de récidive, le coureur sera suspendu pendant cinq mois, neuf mois en cas de 3e contrôle positif.
Selon l'UCI, en 2017, « 4,4 % des contrôles en compétition réalisés chez les cyclistes ont révélé l’usage de tramadol ; 68 % des échantillons urinaires – prélevés dans le cadre des 35 sports olympiques – contenant du tramadol concernent le cyclisme ». Les premiers contrôles sont prévus sur le Paris-Nice, qui se déroule du 10 au 17 mars. L'UCI compte maintenant se pencher sur l'usage problématique des corticoïdes.
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