Des sociétés savantes françaises viennent de publier leurs propres recommandations sur la maladie de Lyme, moins d'un an après celles - très critiquées - de la Haute Autorité de santé.
De nouvelles recommandations sur la maladie de Lyme, publiées par une vingtaine de sociétés savantes, balayent l'idée d’une forme chronique de la maladie, ces « symptômes persistants inexpliqués liés à la maladie » reconnus, en juin 2018, par la Haute Autorité de santé (HAS) dans ses recommandations, et qui pouvaient, selon la HAS, faire l'objet d'un traitement antibiotique d'épreuve.
Mais, selon le travail remis par les experts, les malades présentant des « symptômes persistants divers attribués à une borréliose de Lyme relèvent, dans 80 % des cas, d'un autre diagnostic ». Il est donc « recommandé de ne pas répéter ou prolonger les cures d'antibiothérapies », jugent-ils, dans deux articles publiés le 14 et le 31 mai sur le site de « Médecine et maladies infectieuses ».
Par ailleurs, ils réaffirment la pertinence d'un diagnostic en deux temps, à l'aide de tests (Elisa puis Western blot) qui sont contestés par les associations de patients.
Coté traitement, ils recommandent la doxycycline en première intention pour le traitement de l’érythème migrant et des neuroborrélioses et, pour les formes articulaires, la doxycycline, la ceftriaxone ou l’amoxicilline. Si des symptômes persistent, pas d’antibiotique donc, mais les sociétés savantes conseillent aux médecins de prendre le temps de fournir des explications détaillées et surtout personnalisées, et d'éviter les simplifications abusives et stigmatisantes, du type « c’est dans votre tête ».
« Sur le terrain, ça va semer la confusion. Les médecins vont être perdus et ce sont les malades qui vont trinquer », craint Christian Perronne, (CHU de Garches, Hauts-de-Seine) et président de la Fédération française des maladies vectorielles à tiques (FFMVT), un collectif de médecins soutenant les associations de malades. Pour ce dernier, il n’est donc pas question de reconnaître ces nouvelles préconisations. De son côté, Bertrand Pasquet, président de l'association ChroniLyme, estime que le travail de la HAS est foulé aux pieds, et redoute que les nombreuses sociétés signataires du texte (Collège national des généralistes enseignants, les sociétés françaises de dermatologie, dermatologie, rhumatologie, neurologie…) les diffusent à leurs membres et qu'elles s'imposent de fait.
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