Nicotinell TTS 21 mg/24 heures1 patch/j
Zyban2 cp/j
Traitement pour un mois
Symbicort Turbuhaler 400/12 µg2 inhalations chaque jour
Qsp 3 mois
Quels principes actifs ?
Le patch (Nicotinell) réalise un apport substitutif en nicotine. Le dosage en alcaloïde et l’amplitude de la couverture du nycthémère dépendent du degré de dépendance du fumeur : Madame N. se réveillant la nuit avec une irrépressible envie d’allumer une cigarette, il est important de couvrir la période nocturne (d’où le choix d’un patch couvrant 24 heures plutôt que 16 heures).
Le bupropion (Zyban) est un antidépresseur psychostimulant, proche des amphétamines, indiqué comme aide au sevrage tabagique accompagné d’un soutien de la motivation. En inhibant la recapture de la dopamine et de la noradrénaline, il renforce le tonus des neurones dopaminergiques innervant les régions limbiques et limite les effets du sevrage. Le recours à un antidépresseur est fréquent dans les conduites addictives : il améliore la thymie d’un patient qui, souvent, éprouve des difficultés à faire le deuil de sa pratique toxicomaniaque.
Symbicort est une association fixe d’un corticoïde, le budésonide, et d’un bêta-2 mimétique d’action prolongée, le formotérol. Elle est prescrite ici, depuis un an maintenant, comme traitement de fond de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) dont souffre la patiente.
Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?
Il n’y a pas d’interactions.
Et les posologies ?
En général, l’administration du Zyban précède de quelques jours l’arrêt effectif du tabac. Ce traitement est institué à dose progressive : 1 cp/j pendant 6 jours, puis 2 cp/j en deux prises espacées d’au moins 8 heures. Vous expliquez ce schéma à votre patiente et contactez le médecin, visiblement peu habitué à ce type de prescription, afin de valider la modification. Ici, Madame N. va arrêter le tabac, auquel sont substitués les patchs. Elle prendra donc du Zyban pendant 7 à 9 semaines, associé au traitement de substitution à posologie dégressive. Elle pourra ensuite arrêter son traitement, mais le risque de « rechute » restera malgré tout important dans les premiers temps.
Votre conseil?
Quelques notions méritent d’être rappelées : les comprimés de Zyban s’avalent entiers (forme à libération prolongée) pour ne pas augmenter le risque de survenue d’effets iatrogènes ; les patchs sont appliqués sur une peau sèche et propre, en veillant à changer chaque fois le site d’application et à se laver les mains après leur manipulation.
Madame N. étant motivée, il importe de soutenir son travail de deuil du tabac. Les risques du tabagisme sont réversibles, quelle que soit la consommation antérieure (ainsi, la diminution du risque relatif est de 50 % après un ou deux ans de sevrage pour les pathologies cérébro-vasculaires, etc.).
Enfin, bien que le Zyban figure sur la liste des médicaments sous surveillance récemment mise en ligne par l’AFSSAPS en raison de troubles psychiques observés chez quelques patients, Madame N. ne doit pas s’inquiéter et suivre avec rigueur la prescription.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques