Largactil 100deux comprimés/j (matin et soir)
Nozinan buvable½ cuillère à café au coucher
Tranxène 10trois comprimés/j (matin, midi, soir)
Lepticur3 comprimés/j (matin, midi, soir)
Aequasyal4 applications chaque jour.
Pabasundeux comprimés trois fois par jour (matin, midi, soir)
Traitement pour trois mois
Le contexte
Mademoiselle H., schizophrène placée depuis des années en communauté thérapeutique, part en week-end accompagné à la mer. Son traitement usuel comprend :
- de la chlorpromazine (Largactil) et de la lévomépromazine (Nozinan), deux neuroleptiques phénothiaziniques, photosensibilisants. De faibles doses peuvent induire une photodermatose allergique avec apparition de lésions érythémato-oedémateuses suintantes ; des doses plus fortes sont parfois à l’origine d’une photodermatose phototoxique. Un traitement prolongé par la chlorpromazine à forte posologie a pu occasionner, sous l’effet des UVA, une coloration gris-bleuté persistante de la peau : cet effet indésirable, fréquent lors de la commercialisation du produit, n’a plus désormais d’intérêt qu’historique ;
- un traitement anxiolytique par une benzodiazépine (Tranxène) ;
- un correcteur anticholinergique des effets extrapyramidaux induits par les neuroleptiques (tropatépine ou Lepticur) ;
- une solution endobuccale corrigeant l’hyposialie (Aequasyal).
Le médecin de famille, remplaçant le précédent désormais retraité, a prescrit un médicament qu’il a présenté comme permettant de limiter les réactions cutanées vives suscitées par une exposition, même modérée, au soleil : Pabasun, une formulation orale d’acide para-aminobenzoïque indiquée dans la prévention des photodermatoses solaires idiopathiques (lucites). Ce traitement n’est pas indiqué pour prévenir les réactions de photosensibilisation iatrogène : déconseillé dans cette situation, il a été récusé par le psychiatre institutionnel suivant la patiente. Le pharmacien contacte le prescripteur et ne dispense pas ce médicament.
Votre conseil
Une protection solaire efficace et constante est indispensable en période estivale pour tout patient sous traitement photosensibilisant. Les précautions sont accrues chez un sujet plus vulnérable du fait d’une pathologie psychiatrique l’empêchant de comprendre le danger de l’exposition au soleil.
Rappeler la nécessité de porter des vêtements couvrants tout le corps, bras compris, d’une coiffe adaptée, de lunettes de soleil, de recourir à une crème antisolaire d’indice maximal et de surveiller Mademoiselle H. afin qu’elle ne s’expose pas au soleil plus de quelques minutes. Il n’existe pas de médicament efficace vis-à-vis du risque de réaction iatrogène au soleil (même si la vitamine P a pu être parfois prescrite, hors AMM, dans ce contexte).
3 questions à…
Françoise Amouroux
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