Monsieur Renaud T., 79 ans

Publié le 14/12/2009

Article réservé aux abonnés

Tamiflu 2 gélules/j pendant 5 jours

Dafalgan 500 mg 1 cp/j

Fluarix une injection en SC profonde

Le contexte

Monsieur T., dont l’épouse vient régulièrement se procurer pour son mari le traitement d’une maladie d’Alzheimer légère, présente tous les signes cliniques de la grippe A(H1N1), ce diagnostic ayant été rapidement confirmé par le test nasopharyngé.

Au vu de l’âge et de la vulnérabilité du patient, le médecin a prescrit de l’oseltamivir (Tamiflu), un inhibiteur de la neuraminidase virale actif, comme le zanamivir (Relenza), sur l’enzyme de la paroi du virus permettant sa séparation des cellules épithéliales infectées après multiplication. L’administration de cet antiviral minimise la symptomatologie de l’infection grippale et diminue la durée de la maladie. L’oseltamivir s’administre par voie orale (contrairement au zanamivir qui agit sur les bronches après inhalation). Il est possible de lui associer les médicaments symptomatiques habituellement prescrits en cas de grippe ou d’autre infection respiratoire virale hivernale : aspirine, paracétamol (comme le Dafalgan ici prescrit), antitussifs, antibiotiques (uniquement en cas de surinfection bactérienne avérée !).

Ce traitement curatif ne doit pas faire négliger la prophylaxie contre la grippe saisonnière : l’immunité acquise par le patient contre le virus A(H1N1), du fait de son actuelle infection, ne le protège pas contre la grippe « classique ». Cette couverture vaccinale doit donc être réalisée comme d’habitude (elle aurait dû d’ailleurs déjà être faite sans attendre décembre !), sitôt la grippe A(H1N1) traitée. Elle s’avère efficace chez 70 à 90 % des sujets adultes âgés de moins de 65 ans ; le vaccin est moins efficace lorsque l’âge avance mais il réduit les complications de la grippe : pneumonies (réduction d’environ 40 à 70 %), hospitalisations (réduction d’environ 30 à 60 %) et mortalité (réduction de 50 à 80 %). L’immunité, acquise en deux semaines environ, dure de 9 mois à un an. Il est possible de la renforcer en pratiquant une injection de rappel au cours de la saison hivernale.

Votre conseil

L’utilisation du Tamiflu est aisée. Le traitement ne nécessite pas d’adaptation posologique selon le terrain (insuffisance rénale ou hépatique) et ne donne pas lieu à interactions médicamenteuses.

La tolérance du vaccin antigrippal saisonnier est satisfaisante. En général, seules des réactions locales (érythème, œdème, douleur locale, ecchymose, induration) sont observées, parfois des courbatures fébriles voire un syndrome pseudo-grippal. Ces manifestations sont transitoires. Ce vaccin peut parfaitement être associé à un traitement curatif de la grippe. Il n’y a pas d’interactions spécifiques à prendre en compte entre les divers traitements de la maladie d’Alzheimer et les médicaments prescrits ici.