Contrairement à ce qu’indique son nom, la vitamine D n’est pas une vitamine mais une hormone. Le terme de « vitamine D » recouvre deux composés : l’ergocalciférol, ou vitamine D2, présent dans certains aliments, et le cholécalciférol, ou vitamine D3, retrouvé dans les aliments mais aussi et surtout produit par la peau sous l’action des rayons ultraviolets B.
La vitamine D augmente l’absorption dans le corps du calcium et du phosphore provenant des aliments. L’insuffisance en vitamine D peut être source d’ostéoporose, voire génératrice d’ostéomalacie en cas de carence profonde. La sarcopénie, la baisse des performances musculaires, voire l’altération des fonctions cognitives et l’augmentation du risque de chutes sont également associées au déficit en vitamine D. « Certaines études montrent aussi un risque plus élevé de développer un syndrome démentiel, et en particulier une maladie d’Alzheimer, en cas de carence », souligne le Pr Cédric Annweiler, gériatre au CHU d’Angers.
Or, la plupart des personnes âgées sont carencées en vitamine D. « En institution notamment, où les personnes sortent peu au soleil, pas loin de 100 % des personnes ont une insuffisance en vitamine D. De plus, avec l’âge, la synthèse de vitamine D par la peau s’effectue moins bien », constate le Pr Annweiler.
Supplémentation recommandée
Le niveau sanguin de 25-hydroxyvitamine D (25(OH)D) est le meilleur marqueur du statut en vitamine D. Lorsque le taux sérique de 25(OH)D est supérieur à 30 ng/mL (75 nmol/L), le statut vitaminique D peut être qualifié d’optimal. On parle d’insuffisance vitaminique D lorsque le taux de 25(OH)D est compris entre 10 et 30 ng/mL, et de carence lorsque le taux est inférieur à 10 ng/mL.
Chez la personne âgée, les apports naturels grâce à l’exposition solaire et à l’alimentation sont souvent insuffisants. Un nombre limité d’aliments contient des quantités significatives de vitamine D. Les aliments les plus riches en vitamine D sont l’huile de foie de morue et les poissons gras (hareng, maquereau, anchois, saumon, etc.). Quant au rayonnement solaire, il ne permet pas de synthétiser la vitamine D de septembre à avril en France, faute d’UVB suffisants. Et d’avril à septembre, la synthèse de vitamine D par la peau nécessite une exposition au soleil régulière, ce qui n’est souvent pas le cas chez les personnes âgées dépendantes, y compris celles vivant en institution.
Faute d’apports naturels, une supplémentation doit donc être envisagée. « Chez l’adulte de plus de 65 ans, la supplémentation « de correction » vise une concentration-cible de 75 nmol/L (3 ampoules de 80 000 ou 100 000 UI per os sur 3 mois, par exemple), et doit être systématiquement suivie d’une supplémentation « d’entretien » visant à maintenir ce taux à vie », recommande le Pr Annweiler.
Il existe de nombreuses spécialités pharmaceutiques de vitamine D. La vitamine D3 est plus efficace que la vitamine D2. Car la 25(OH)D3 a une durée de vie plus longue que la 25(OH)D2 et permet donc de maintenir un statut vitaminique D satisfaisant plus longtemps. Par ailleurs, la supplémentation peut être prescrite quotidiennement ou en doses espacées. « Un traitement espacé, par exemple une fois par mois ou par trimestre, est souvent préférable pour les patients âgés, car il favorise l’observance et remporte l’adhésion des patients », note le Pr Annweiler. Pour les résidents en Ehpad, la posologie journalière du traitement d’entretien tourne auto ur d’une dose moyenne de 800 à 2000 UI/j ; la dose mensuelle entre 50 000 UI et 100 000 UI en fonction de l’adiposité. Un dosage de 25(OH)D est utile, mais pas toujours remboursé, après 6 à 9 mois de supplémentation pour s’assurer de l’observance, de la posologie et de la périodicité utile de la supplémentation.
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