« De nombreuses raisons, dont la crainte des hypoglycémies surtout nocturnes et les contraintes liées aux horaires d'administration, sont à l'origine des difficultés pour assurer une insulinothérapie optimale, tant pour les patients que pour les professionnels de santé » constate le Pr Serge Halimi (université Joseph Fourier de Grenoble).
De grands progrès ont été obtenus avec l'insuline glargine Lantus dosée à 100 unités/ml. En levant le frein dû à la peur des hypoglycémies, cet outil thérapeutique s'est révélé satisfaisant et rassurant pour mettre les patients diabétiques type 2 sous insuline basale. Aujourd'hui, Sanofi commercialise Toujeo, une nouvelle formulation galénique de l'insuline glargine (origine ADNr) trois fois plus concentrée, en stylo prérempli Solostar 300 unités/ml. Elle est indiquée pour le traitement des patients adultes atteints du diabète de type 1 ou 2. Après injection sous-cutanée la solution acide est neutralisée, ce qui induit la formation de microprécipités à partir desquels de petites quantités d'insuline glargine sont libérées de façon continue. Avec Toujeo 300 unités/ml, cette libération est plus prolongée comparée à celle de l'insuline glargine à 100 unités/ml, du fait de la réduction au 2/3 du volume injecté, ce qui réduit la surface de contact des microprécipités formés. Son dépôt sous-cutané compact permet d'obtenir des profils pharmacocinétiques et pharmacodynamiques plus plats. Chez les patients atteints de diabète de type 1, le produit doit être associé à une insuline rapide pour couvrir les besoins en insuline prandiale. Chez les patients atteints de diabète de type 2, il peut être associé à d'autres médicaments antidiabétiques.
Une flexibilité d'administration
L'efficacité et la tolérance de Toujeo en une injection par jour, comparativement à Lantus (100 unités/ml), ont été évaluées lors du programme d'essais cliniques Edition. Les résultats ont montré que la cinétique de cette nouvelle insuline basale permet d'obtenir un contrôle plus stable et prolongé de la glycémie, d'une durée supérieure à 24 heures, avec une faible variabilité intra-individuelle de la glycémie au cours de la journée. Chez les patients diabétiques de type 2, la fréquence des hypoglycémies confirmées à n'importe quel moment de la journée et nocturnes, est plus faible. Les taux d'événements indésirables d'intérêt particulier sont identiques. Les résultats d'efficacité et de sécurité montrent que l'horaire d'administration peut être variable : le contrôle glycémique obtenu est identique que l'injection d'insuline Toujeo soit faite le matin ou le soir. Elle s'administre une fois par jour, de préférence au même moment chaque jour, mais elle autorise une certaine flexibilité, Lorsque cela est nécessaire, les patients peuvent l'administrer jusqu'à trois heures avant ou après le moment d'administration habituel. « Le volume injecté étant plus faible l'injection demande moins de force et de temps (cinq secondes suffisent) elle sera mieux faite, la souplesse du piston facilite également l'injection », remarque Nathalie Dugardin, infirmière libérale.
Le profil de sécurité a été largement documenté avec l'expérience de Lantus extrapolable à cette nouvelle forme. Les insulines glargine 100 unités/ml et Toujeo ne sont pas bioéquivalentes et ne sont donc pas directement interchangeables. Il est recommandé d'assurer une surveillance métabolique étroite pendant la période de transition et les premières semaines qui suivent.
D'après une conférence de presse de Sanofi.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques