L’exacerbation aiguë de bronchopneumopathie obstructive (EA BPCO) est désormais une aggravation des symptômes respiratoires au-delà des variations quotidiennes (suppression de la notion de durée de 48 h) et conduisant à une modification thérapeutique. La modification peut être une simple augmentation des bronchodilatateurs de courte durée d’action. Cette définition se rapproche de celle de GOLD. Le terme de décompensation a été supprimé car il était souvent mal compris.
Des niveaux de gravité sont ainsi définis :
- Exacerbation légère : augmentation du traitement déjà prescrit ou simple ajout de bronchodilatateur de courte durée d’action ;
- Exacerbation modérée : antibiothérapie et/ou corticothérapie systémique nécessaire ;
- Exacerbation grave ou sévère : hospitalisation nécessaire,
- Exacerbation grave ou sévère et avec signes de gravité traduisant la mise en jeu du pronostic vital.
Les facteurs déclenchants de ces EA BPCO sont principalement les infections virales ou bactériennes et la pollution (atmosphérique, à l’ozone, aux particules fines, au dioxyde de soufre...). Les diagnostics différentiels incluent les embolies pulmonaires, les pneumonies communautaires et l’œdème cardiogénique.
« En ce qui concerne les critères d’hospitalisation, une quarantaine (patients plus sévères, plus âgés, sous oxygénothérapie, avec une altération de l’état général, présentant de nombreuses comorbidités, cyanosés...) sont définis, mais ce qui compte avant tout c’est le bon sens clinique : en résumé l’hospitalisation se décidera lorsque la prise en charge n’est pas gérable à domicile », explique le Pr Stéphane Jouneau (Rennes).
En ville, le traitement repose en première intention sur les bronchodilatateurs de courte durée d’action. En cas d’expectoration purulente, l’antibiothérapie sera discutée. En l’absence de facteurs de risque, on peut attendre 24-48 h. « La corticothérapie systémique ne doit pas être systématique ». Une kinésithérapie est recommandée le cas échéant.
La réalisation d’un ECBC n’est recommandée qu’en cas d’échec d’une antibiothérapie de 1re ligne, notamment pour rechercher P. aeruginosa. Si le patient n’a pas eu d’EFR, il est recommandé d’en faire pratiquer une à distance.
Un nouveau chapitre concernant la prise en charge palliative des patients a été ajouté. Il est recommandé d’obtenir la volonté de la personne le plus tôt possible, à l’état stable et non dans l’urgence. Il est fortement recommandé de ne pas priver les patients insuffisants respiratoires chroniques, en fin de vie, de morphiniques. La réhabilitation respiratoire occupe une place importante dans la prévention ainsi que l’éducation thérapeutique. La vaccination antigrippale et pneumococcique sont recommandées.
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